Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse, avant-hier, dans un marché nerveux pour la demande alors que les résultats trimestriels d'entreprises américaines inquiétaient et qu'un sommet européen, très attendu, décevait. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre a chuté de 2,05 dollars à 90,05 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a fini à 110,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 2,28 dollars par rapport à la clôture de la veille. Les cours du pétrole, qui avaient entamé la séance en hausse, soutenus par des craintes pour l'approvisionnement en brut aux Etats-Unis, avec la fermeture provisoire de l'oléoduc Keystone qui transporte du brut du Canada vers les Etats-Unis, ont finalement cédé à la pression baissière du marché. Le marché est en baisse en grande partie à cause des mauvais résultats trimestriels des entreprises aux Etats-Unis publiés depuis la clôture la veille, a estimé Michael Lynch, de Strategic Energy & Economic Research. L'une des grandes questions qui taraude les investisseurs est la reprise de la demande. Or les perspectives offertes par de grands groupes, tels que Microsoft (jeudi) et General Electric (vendredi), très révélateurs sur le plan de la consommation des ménages et des dépenses industrielles, n'étaient pas brillantes, a-t-il précisé. D'autre part, sur le front européen, le peu de progrès observé à l'issue d'un sommet de deux jours de l'Union européenne pour apporter des solutions durables à la crise que traverse la zone euro, et l'Espagne et la Grèce en particulier, ont plombé le moral des opérateurs, a estimé John Kilduff, de Again Capital. Ainsi, si les dirigeants européens se sont engagés à mettre en œuvre en 2013 la supervision des banques de la zone euro, une étape-clé dans leur stratégie de sortie de crise, son entrée en vigueur a été retardée, désormais envisagée pour courant 2013, et non plus début 2013. L'Espagne était pour sa part toujours réticente à demander un plan de sauvetage global, et la Grèce a été agitée cette semaine par des manifestations violentes contre les mesures d'austérité et attendait un feu vert sur une nouvelle ligne de crédit. L'Europe continue d'être un nuage noir à l'horizon des marchés, a résumé M. Kilduff. En outre, alors que la fermeture depuis, mercredi soir, de l'oléoduc Keystone à cause d'une anomalie sur un tuyau obligeaient les raffineries américaines à trouver en attendant des sources d'approvisionnement alternatives selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, les courtiers prévoyaient un retour à la normale dès ce week-end. En conséquence, son effet haussier sur les cours s'est dégonflé, a conclu M. Lynch. De son côté, le Brent a pâti des attentes d'un redémarrage imminent de plateformes de la Mer du Nord, qui ont été fermées en septembre pour une longue période de maintenance. En Asie, les cours du pétrole étaient sans direction, avant-hier, dans un marché digérant les conclusions d'un sommet des dirigeants de l'Union européenne (UE) réunis à Bruxelles. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre cédait 9 cents à 92,01 dollars, dans les échanges matinaux alors que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre prenait 6 cents à 112,48 dollars.