La crainte de voir le conflit en Syrie se propager au Liban est grande, et la mort du chef du renseignement le général sunnite Wissam Al-Hassan a remis en question le fragile équilibre politique du pays. En effet, beaucoup d'hommes politiques ont accusé la Syrie d'être à l'origine de l'assassinat du général et les manifestants s'en sont pris au siège du gouvernement dimanche, avant d'être repoussés par l'armée. Hier, les échanges de tirs ont opposé dans un quartier sunnite de Beyrouth des militaires et des hommes armés. Au moins deux personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans des affrontements entre chiites et sunnites dans la nuit de dimanche à lundi à Beyrouth, et dans d'autres villes du Liban, selon des responsables de la sécurité et les médias officiels. Un homme a été tué au nord de Saïda et une autre personne est morte dans des combats à Tripoli, ont déclaré des responsables s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Au moins six personnes ont été blessées à Beyrouth et dix à Tripoli. Beaucoup de sunnites libanais soutiennent les opposants syriens au régime de Bachar Al-Assad, tandis que les chiites ont plutôt tendance à soutenir le président syrien, alaouite, une branche du chiisme. La tension est vive au Liban après l'attentat qui a coûté la vie vendredi au général sunnite Wissam al-Hassan, chef du renseignement policier libanais. En outre, les obsèques d'avant-hier, à Beyrouth d'un chef de la sécurité libanaise, bête noire de Damas, ont tourné en une manifestation violente contre le premier ministre Najib Mikati. Ses opposants l'ont accusé de couvrir ce "crime". Barrages et hommes armés dans des quartiers sunnites de Beyrouth Des hommes armés et cagoulés, se réclamant de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, étaient présents, hier, matin dans des quartiers sunnites de Beyrouth où ils ont fermé des rues. Sur l'avenue Qasqas, au rond point Cola et sur la corniche Mazraa, proche du quartier de Tariq al-Jdidé, bastion du Courant du futur de Saad Hariri, des hommes armés de kalachnikovs empêchaient les voitures de passer en obstruant la chaussée avec des ordures, des pierres et des morceaux de fer. Même si le Premier ministre Najib Mikati est sunnite ainsi que plusieurs ministres, la majorité de cette communauté soutient Saad Hariri et considère que l'actuel gouvernement est contrôlé par ses adversaires les plus honnis, le puissant parti chiite Hezbollah, allié de Damas et d'Iran. Dimanche, Saad Hariri avait appelé tous ses partisans à se retirer des rues car nous voulons renverser le gouvernement de manière pacifique et démocratique. Dans la nuit, l'armée avait mené une opération, à la poursuite d'hommes armés, à Tariq al-Jdidé, dans l'ouest de Beyrouth où des rafales d'armes automatiques et le bruit sourd des roquettes anti-char ont été entendus, selon une source de sécurité. Les affrontements ont fait six blessés, dont un Syrien et un Palestinien, a-t-on indiqué de source officielle. Les obsèques dimanche à Beyrouth d'un chef de la Sécurité libanaise, bête noire de Damas, ont tourné en une manifestation violente contre le Premier ministre Najib Mikati accusé par ses opposants de couvrir ce crime, la police tirant en l'air et usant de gaz lacrymogènes.