L'assistance à domicile à l'encontre des personnes retraitées est une première en Algérie. Cette culture est venue à point nommé remplir le déficit qui existe en terme de prise en charge de cette catégorie de gens. Ainsi, durant l'année 2006, 79 487 retraités de plusieurs communes ont bénéficié de visites de la part des assistantes sociales qualifiées, une initiative qui rentre dans le cadre de l'amélioration de la qualité des prestations et de l'humanisation des relations avec les retraités, selon la Caisse nationale de retraite (CNR). La CNR a engagé, depuis 2003, l'assistance et l'aide à domicile en direction des retraités destinée à améliorer leur quotidien. Toutefois, au premier semestre 2007, 4 004 visites et 338 démarches et accompagnements administratifs ont été effectués. La prise en charge cible la frange des retraités âgés de 70 ans et plus, invalides, handicapés dépendants et vivant seuls, recensés dans le fichier de la CNR. Cette action consiste à soulager les retraités des contraintes qu'ils rencontrent dans l'accomplissement d'un certain nombre d'actes touchant leur vie quotidienne, notamment ceux en relation avec les services publics administratifs. A noter aussi que 529 retraités ont bénéficié de cures thermales, 687 autres de fauteuils roulants, 1 995 ont bénéficié de cartes de gratuité des médicaments et 224 ont reçu des appareils auditifs alors que 7 332 retraités ont bénéficié d'aide et assistance dans l'accomplissement de leurs démarches administratives. Cependant, des cellules d'écoute ont été mises en place auprès des agences CNR de wilayas qui ont enregistré, durant la même année 2006, 31.346 requêtes, dont 26.893 (86%) ont été réglées. Une démarche qui permettra de répondre aux besoins de cette frange de la société. A propos de la revalorisation, en 2006, les pensions et allocations de retraites ont été revalorisées aux taux de 4%. Cette opération a touché 1.614 487 pensionnés ce qui a, d'ailleurs, nécessité une enveloppe financière de l'ordre de 3,12 milliards de dinars. Afin de contribuer à la viabilité et à la pérennité du système national de retraite, un fonds national de réserves des retraites (FNRR) a été créé en 2006. Les ressources du fonds sont constituées par 2% du produit de la fiscalité pétrolière, une fraction des excédents de trésorerie des caisses de sécurité sociale. Dans le cadre de l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens en général et des pensionnés en particulier, il a été décidé de relever les petites pensions à travers notamment l'institution d'une indemnité complémentaire mensuelle au profit des titulaires de pensions de retraites et d'invalidité (ICPRI), dont le montant mensuel est inférieur à 10 000 dinars et d'une indemnité complémentaire mensuelle au profit des titulaires d'allocations de retraite (ICAR) dont le montant mensuel est inférieur à 7 000 dinars. Cette mesure a concerné 900 000 bénéficiaires et a engendré une incidence financière de 7 milliards dinars au titre du deuxième semestre 2006. Par ailleurs, la CNR estime que la pérennité du système national de retraite, sujet à des déficits de plus en plus importants, exige la "révision" de son dispositif pour assurer, à long terme, le paiement régulier des pensions des retraités. Le système national de retraite a connu de "sérieuses difficultés financières pour assurer le paiement régulier des pensions de retraite et n'avait cessé d'enregistrer, au fil des exercices, des déficits de plus en plus importants", a-t-on souligné de même source. Les recettes et les dépenses de la CNR ont évolué à des rythmes différents. Les recettes ont connu une croissance modérée, alors que les dépenses ont évolué beaucoup plus rapidement, a-t-on expliqué. Selon la même source, la croissance modérée des recettes est due d'abord à la situation générale de l'emploi, précisant que l'évolution du ratio population des retraités rapportée à la population des salariés est "assez préoccupante". Le rapport démographique passe de 2,4 actifs cotisants pour un bénéficiaire d'une pension ou d'une allocation de retraite en 1998 à 2,80 en 2005, selon les statistiques officielles. La population active est estimée à 3 millions de travailleurs salariés pour 180 000 retraités. Le déséquilibre est dû également à la faiblesse du taux de cotisation qui n'a jamais été en adéquation avec le niveau des avantages servis par le régime de retraite et aussi aux départs précoces de la vie professionnelle de milliers de travailleurs dans le cadre du dispositif de l'ordonnance du 31 mai 1997. La facilitation des départs à la retraite avant l'âge légal a généré une charge financière additionnelle de l'ordre de 5 milliards DA par an. Dans les pays développés, a-t-on observé, l'employeur, qui facilite les départs anticipés, cotise pour ne pas déséquilibrer la caisse de retraite. En raison des déficits "successifs" enregistrés par le système de retraite, la CNR a été "contrainte" de puiser dans ses réserves pour faire face à ses obligations, selon la même source. En 1986, la CNR disposait d'une réserve de 11,84 milliards DA qui correspondait à une couverture de 32 mois de pensions. "Ces réserves sont aujourd'hui totalement épuisées", a-t-on révélé. Pour remédier à cette situation "critique" de la CNR, la même source suggère "d'apporter des modifications au dispositif de retraite sans toucher aux fondements". Selon elle, il incombe aux pouvoirs publics d'apprécier les mesures idoines pour assurer la pérennité du système et la stabilité sociale, en allongeant par exemple la durée de travail. Parmi les mesures prises pour garantir la pérennité du système national de retraite, le relèvement en 2006 du taux global de cotisation au titre de la branche retraite qui passe de 16% à 17,25% (10% employeur, 6,75% salarié et 0,50% fonds des œuvres sociales). Cette mesure "permettra ainsi au régime général de retraite de bénéficier d'un apport additionnel de ressources estimé à près de 11 milliards DA au titre de l'année 2007", a-t-on indiqué.