La Caisse nationale des retraites (CNR), qui verra ses dépenses augmenter à la faveur d'une révision à la hausse du Smig, prévue à compter de 2010, a accumulé pendant l'année en cours un déficit de l'ordre de 15 milliards de dinars. Cette situation est due aux deux régimes de retraite, celui dit retraite sans condition d'âge et la retraite proportionnelle. Ces deux catégories ont vu leurs listes des travailleurs retraités « dilatées » à la faveur des départs des salariées des entreprises publiques mises en faillite ces dernières années. Cette situation, d'un effet pervers sur la trésorerie de la CNR, lui coûte annuellement une enveloppe budgétaire de 30 milliards de dinars. Depuis l'année 1997 à ce jour, les deux régimes ont coûté une enveloppe de 354 milliards de dinars. C'est ce que nous avons appris, hier, auprès de M. Smaïl Allaouchiche, administrateur de la Caisse nationale des retraites. Faut-il expliquer que les deux régimes de retraite en question, après promulgation de la loi liée à leur institutionnalisation, sont supportés par la Caisse nationale des retraites, « alors qu'il fallait trouver des ressources supplémentaires pour leur financement », détaille notre interlocuteur. C'est ainsi que la CNR s'est retrouvée au fil des temps noyée dans un déficit budgétaire de couleur grisâtre. Le secrétaire général de la FNTR (Fédération nationale des travailleurs retraités) a appelé à ce que cette question soit inscrite à l'ordre du jour de la prochaine tripartite, prévue dans du 2 au 3 décembre prochains. Le syndicat des travailleurs retraités suggère à l'Etat, soit de prendre en charge les déficits générés par les deux régimes ou bien d'abroger carrément les lois régissant la retraite sans conditions d'âge. « La retraite à 60 ans est universelle. La résolution de ce problème de la retraite sans condition d'âge permettra à la Caisse de retraites de respirer sur le plan des liquidités », explique l'administrateur de la Caisse nationale des retraites. Pour ainsi dire, cet organisme chargé de la question des retraites fait face à un déficit budgétaire qui risque de s'alourdir si la hausse du Smig s'avérerait conséquente. D'après notre interlocuteur, « les petites pensions et les pensions des moudjahidine seront touchées par la révision à la hausse du Smig », une question inscrite en gras à l'ordre du jour de la prochaine tripartite. « Je crois que l'incidence sera conséquente pour les petites pensions et les pensions des moudjahidine ». Des retraités perçoivent 75% du SNMG Environ 180 000 retraités de la catégorie des moudjahidine seront touchés par cette augmentation du Smig, alors que les personnes percevant les petites pensions avoisinent les 800 000 personnes. Pour rappel, la pension du conjoint à charge du retraité sera portée de 1250 à 1500 DA/mois, une décision prise le 18 octobre dernier. Plus de 500.000 retraités bénéficieront de cette mesure avec un effet rétroactif à partir de janvier 2009. Nous avons appris hier que la pension du conjoint à charge du retraité sera portée à 1730 dinars à compter de l'année prochaine. Dans une résolution adoptée par la 6e session de la commission exécutive fédérale (CEF), datant du 18 novembre dernier, il a été décidé, entre autres mesures, d'appliquer les dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 concernant les titulaires de pensions de retraites proportionnelles et sans condition d'âge percevant moins de 10 000 dinars. La commission exécutive fédérale demande « l'abolition de toute forme de discrimination entre les différentes catégories des retraités ». Pour 2009, la CEF estime que le taux de revalorisation, fixé à 5%, ne reflète pas la réalité de l'enveloppe accordée par la tutelle. Elle demande également d'aligner la pension minimum à 100% du SNMG car, faut-il le dire, des retraités titulaires de pensions continuent à percevoir 75% du Salaire national minimum garanti. Le ministère de tutelle avait refusé d'aligner les pensions de retraite proportionnelle et sans condition d'âge à 10 000 dinars, lésant ainsi quelques 100 000 retraités concernés.