Les Bourses européennes ont ouvert en légère hausse, hier, saluant une accélération de la croissance en Chine, puis ont rapidement effacé leurs gains dans les premiers échanges sous le coup d'une nouvelle série de publications trimestrielles décevantes. À Paris, l'indice CAC 40 prend 0,28% à 3 415,94 points dans les premieres cotations, après avoir perdu 2,20% la veille. À Francfort, le Dax et à Londres, le FTSE, sont tous les deux stables. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 regagne un petit 0,14%. La saison des résultats du 3e trimestre n'a pour le moment pas été brillante. Près d'un quart des entreprises US ont publié leurs chiffres et 60% seulement ont dépassé les prévisions, alors que la moyenne des dernières années était de près de 70%. L'activité manufacturière s'est contractée pour le 12e mois consécutif en Chine en octobre mais la production est remontée à son meilleur niveau depuis trois mois et les carnets de commandes sont les plus fournis depuis avril. L'indice PMI calculé par HSBC ressort à 49,1 dans sa version préliminaire, contre 47,9 en septembre, se rapprochant de la barre de 50 qui sépare contraction et expansion. La situation en Grèce reste par ailleurs émaillée de points d'interrogations. Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung a fait part la veille d'un protocole d'accord donnant deux années supplémentaires à Athènes pour assainir ses finances. Le ministère des Finances allemand n'a pas fait de commentaires, répétant attendre le rapport de la troïka, tandis qu'un membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), Jörg Asmussen, a assuré qu'aucun "accord définitif" n'avait été signé jusqu'ici. Paris autour de l'équilibre toujours inquiet des résultats des sociétés La Bourse de Paris évoluait autour de l'équilibre, hier matin, dans un marché très prudent après les résultats décevants de nombreuses sociétés des deux côtés de l'Atlantique et ne tenant plus compte d'un chiffre encourageant en Chine. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 s'inscrivait en hausse marginale de 0,05% à 3 408,42 points. Le titre PSA Peugeot Citroën était au centre de l'actualité après plusieurs annonces importantes sur l'avenir du groupe dont celle d'un arrêt du versement des dividendes qui l'a lourdement pénalisé (-6,08% à 5,44 euros). Le groupe a aussi annoncé un chiffre d'affaires en repli de 3,9% à 12,9 milliards d'euros au troisième trimestre et a abaissé sa prévision pour le marché automobile en Europe. Il prévoit un alourdissement de sa dette nette à la fin d'année à 3 milliards d'euros. Parmi les fortes baisses, on note Seb (-6,18% à 50,46 euros) après la révision à la baisse de ses prévisions de ventes pour l'ensemble de 2012. Renault s'inscrivait également en recul dans le sillage de PSA cédant 1,79% à 35,14 euros. L'ensemble du secteur automobile souffrait avec Plastic Omnium (-1,77% à 20,54 euros) et Valeo (-1,88% à 32,81 euros). Michelin résistait mieux après des perspectives encourageantes annoncées la veille reculant de seulement 0,20% à 63,84 euros. Parmi les hausses, Bic (+1,41% à 88,89 euros) sortait son épingle du jeu après l'annonce d'un bénéfice net en hausse de 7,6% au troisième trimestre et la confirmation du maintien de sa rentabilité opérationnelle 2012 à un niveau comparable à celui de 2011. Solvay se redressait après sa baisse de la veille (+1,45% à 92,07 euros) tout comme de nombreuses sociétés qui avaient largement souffert la veille des mauvaises annonces de groupes américains. Ainsi Alstom reprenait 1,70% à 26,56 euros, Technip (+0,84% à 89,2 euros). Londres en hausse après un bon indicateur en Chine La Bourse de Londres évoluait en hausse, hier matin, à la suite d'un bon indicateur en Chine qui a profité au secteur des matières premières. Dans les premiers échanges, l'indice FTSE-100 des principales valeurs prenait 10,54 points, soit une progression de 0,18% par rapport à la clôture de la veille, à 5 808,45 points. Les bonnes nouvelles venues de Chine profitait au secteur des matières premières, à l'exemple des minières ENRC (+1,50% à 337,7 pence), Vedanta Resources (+1,42% à 1 139 pence) ou Rio Tinto (+0,91% à 3 160,5 pence). Les compagnies pétrolières BP (+0,98% à 437,5 pence), Tullow Oil (+0,92% à 1 425 pence) et Royal Dutch Shell (+0,87% à 2 191,5 pence) progressaient également. Du côté des perdants, les banques reculaient, comme Lloyds Banking Group (-0,71% à 40 pence), Barclays (-0,69% à 231 pence), Royal Bank of Scotland (RBS) (-0,68% à 275,8 pence) et HSBC (-0,28% à 611,2 pence). Le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE), Mervyn King, a mis en garde la veille sur les pertes financières, dépréciations d'actifs et besoins en recapitalisations qui attendent les banques. Francfort faiblit (Dax: -0,17%), confiance des entrepreneurs en recul La Bourse de Francfort était de retour en territoire négatif, hier en matinée, frappée d'un petit accès de faiblesse après la publication d'une nouvelle dégradation de la confiance des entrepreneurs allemands. L'indice vedette Dax cédait 0,17% à 7 161,59 points peu après l'ouverture, tandis que l'indice des valeurs moyennes MDax reculait de 0,68% à 11 191,32 points. Après avoir débuté la semaine dans le rouge, le marché avait pu regagner quelques points en début de séance, avant de retomber à l'annonce d'une nouvelle baisse de l'indice de confiance des entrepreneurs allemands (Ifo). Cet indice, très suivi, s'est fixé à 100,0 points en octobre, se contractant pour le 6e mois d'affilée, alors que les analystes du consensus Dow Jones Newswires s'attendaient à un léger mieux. Cela venait se conjuguer à une accélération de la contraction de l'activité du secteur privé (indice PMI) en zone euro, s'établissant à 45,9 points en septembre. En revanche, uniquement pour l'Allemagne, la contraction a ralenti. L'envolée de l'action SAP (+3,84% à 54,89 euros) permettait toutefois de limiter la baisse du marché. Marquant le coup d'envoi de la saison des résultats financiers en Allemagne, le groupe de logiciels professionnels a fait plaisir aux investisseurs, avec une hausse de ses ventes de 16% au troisième trimestre et un relèvement de ses prévisions de ventes de logiciels pour l'année. Son bénéfice a en revanche été divisé par deux, mais à cause d'éléments exceptionnels qui avaient gonflé le résultat de l'an dernier. Après un accès de faiblesse initial, le premier constructeur européen, Volkswagen, s'octroyait la deuxième hausse du Dax, grimpant de 1,74% à 149,05 euros, grâce à une augmentation de 60% de son bénéfice net au troisième trimestre. En revanche, les autres valeurs automobiles étaient à la peine, dans une journée riche en actualité européenne pour le secteur, avec notamment le détail des projets communs entre General Motors (Opel) et PSA Peugeot Citroën. Daimler était en queue du Dax (-1,84% à 37,10 euros) et BMW cédait 0,81% à 59,97 euros. Sur le MDax, Puma était quasi stable (-0,09%) à 215,25 euros. L'équipementier sportif a annoncé, hier, des résultats faibles au troisième trimestre, minés par un plan de restructuration en cours et la crise en Europe. Suisse : évolution latérale au lendemain d'un fort recul Au lendemain d'un net repli, la Bourse suisse a ouvert, hier, sur une note un peu plus ferme pour reperdre presque aussitôt ses gains. Dans les premiers échangés, le SMI reculait marginalement de 0,02% à 6 625,36 points, le SLI de 0,04% à 989,98 points et le SPI de 0,01% à 6 112,02 points. Actelion (-2,3%) a présenté ce matin les données détaillées d'une étude de phase III avec Opsumit (Macitentan), le successeur désigné de Tracleer, produit phare de la société. Le risque de morbidité/mortalité des patients atteints d'hypertension artérielle pulmonaire (PAH) et traités avec le produit candidat a été abaissé de manière significative. Les analystes parlent d'un développement dans l'ensemble supérieur aux attentes. Sonova (-1,4%), Sulzer (-0,9%) et Clariant (-0,6%) étaient également sous pression. Le bon de jouissance Roche perdait 0,5% après avoir cédé 2% la veille. Nestlé était stable à 59,95 francs suisse et Novartis gagnait 0,2%. Goldman Sachs a relevé l'objectif de cours de Nestlé à 67,50 de 63,50 francs suisse, tout en maintenant la recommandation à "hold". Nestlé est très bien positionné pour atteindre ses objectifs, mais cela est largement escompté dans le cours, selon les analystes. Dans le camp des gagnants, UBS montait de 1,0%, CS de 0,4% et Julius Bär de 0,9%. Selon un article de presse, UBS pourrait supprimer de nouveaux emplois dans la division banque d'investissement. Geberit (+0,6%), Givaudan (+0,5%) et Syngenta (+0,4%) progressaient aussi. La veille, Syngenta avait été le seul blue chip à finir dans le vert après ses chiffres trimestriels. Hier matin, la Deutsche Bank a confirmé sa recommandation d'achat et relevé l'objectif de cours à 420 de 400 francs suisse. Schindler reculait de 0,3% après avoir déjà perdu 1,5% la veille dans le sillage de ses résultats trimestriels. Sur le marché élargi, Peach Property était stable: le groupe d'immobilier de luxe vise la mise en Bourse de Francfort de sa filiale allemande le 12 novembre prochain. Avec l'option de surallocation, un total de 3,75 millions d'actions pourront être placé dans le public. Addex (-2,9%) a révisé à la baisse ses prévisions de cash-burn pour 2012 et a simultanément annoncé le succès d'un placement privé. Von Roll perdait 1,3% après ses chiffres et Temenos (chiffres de la veille) gagnait 3,95. Le plus gros gagnant était Cytos (+14%). Tokyo: le Nikkei clôture à -0,67%, inquiétude sur la croissance La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en baisse de 0,67%, de nouveau inquiète pour la croissance après de mauvais résultats d'entreprises publiés aux Etats-Unis. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 59,95 points à 8 954,30 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu de son côté 0,81%, lâchant 6,10 points à 743,27 points. L'activité a été assez faible, avec 1,78 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Valeur-refuge lorsque le stress monte sur le marché, le yen s'est en conséquence repris, notamment face à l'euro contre lequel il a perdu du terrain ces dernières semaines. Les groupes exportateurs japonais souffrent en Bourse lorsque le yen monte, car ce phénomène réduit la valeur de leurs revenus tirés de l'étranger, une fois convertis en monnaie nationale. Les constructeurs d'automobiles ont perdu du terrain en conséquence: Toyota 1,59% à 3 095 yens, Nissan 1,71% à 690 yens et Honda 2,18% à 2 555 yens. Mêmes difficultés pour les fabricants d'électronique: Sony a cédé 1,02% à 969 yens, Panasonic 1,72% à 514 yens et Canon 1,00% à 2 587 yens. Sharp a en revanche bondi de 6,37% à 167 yens, après avoir annoncé qu'il venait de commercialiser un smartphone en Chine en partenariat avec son allié taïwanais Hon Hai. Des investisseurs y ont vu un signe positif pour Sharp, en difficulté, espérant que cela présageait de coopérations fructueuses avec son partenaire. Les titres des groupes dépendants de la Chine ont par ailleurs souffert de la nouvelle contraction de l'activité manufacturière dans ce pays en octobre, annoncée dans la matinée, bien que dans des proportions moindres que les mois précédents. Le fabricant d'engins de chantier Komatsu a perdu 2,52%, à 1 660 yens, et le spécialiste des robots industriels, Fanuc, 1,21% à 13 040 yens. Wall Street baisse, nouvelles décevantes de grandes entreprises La Bourse de New York a été ébranlée la veille par une salve de résultats décevants et de prévisions moroses de la part de grandes entreprises, de mauvais augure pour l'état de l'économie mondiale: le Dow Jones a glissé de 1,82% et le Nasdaq de 0,88%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a perdu 243,36 points à 13 102,53 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 26,50 points à 2 990,46 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a lâché 1,44%, soit 20,70 points, à 1 413,12 points. Après la publication de chiffres contrastés par plusieurs poids lourds de la cote depuis le début de la saison des résultats du troisième trimestre, "les bilans particulièrement mauvais de DuPont et 3M (diffusés avant l'ouverture) pèsent vraiment sur les marchés", a indiqué Andrew Fitzpatrick, de Hinsdale Associates. En plus d'avoir dévoilé un bénéfice net en chute libre au troisième trimestre, le groupe américain de chimie DuPont a révisé fortement ses objectifs de résultats annuels pour 2012 et annoncé la suppression d'environ 1 500 postes dans le monde d'ici 18 mois. Le groupe diversifié 3M a de son côté annoncé un bénéfice conforme aux prévisions pour le troisième trimestre mais son chiffre d'affaires a déçu et ses prévisions annuelles ont été abaissées. Autre entreprise à avoir publié ses résultats avant la séance, le conglomérat United Technologies (UTC) a annoncé un bénéfice meilleur qu'attendu mais un chiffre d'affaires inférieur aux estimations. Le titre du groupe, qui a aussi abaissé ses prévisions de ventes annuelles, a lâché 0,98% à 77,07 dollars. Le fabricant d'imprimantes et de photocopieuses Xerox s'est écroulé de 5,12% à 6,67 dollars après avoir revu à la baisse sa prévision annuelle. La société de messagerie américaine United Parcel Service (UPS), qui a publié un bénéfice conforme aux prévisions mais un chiffre d'affaires en dessous des attentes, s'est montrée relativement confiante sur ses résultats futurs, rassurant le marché (+3,03% à 73,73 dollars). Parmi les valeurs technologiques, Yahoo! a profité de résultats dépassant les attentes et de la présentation lundi soir par la nouvelle patronne du groupe, Marissa Mayer, des premiers éléments de sa stratégie pour relancer la croissance du groupe. Son titre a grimpé de 5,71% à 16,67 dollars, soit son plus haut niveau depuis le 24 octobre 2011. La présentation par Apple d'une version plus petite et moins chère de sa populaire tablette informatique, baptisée "iPad mini" et au prix de base de 329 dollars, n'a pas semblé ravir les investisseurs (-3,26% à 613,36 dollars). Dans le sillage du plongeon des cours du brut, les groupes pétroliers Chevron et Exxon Mobil ont respectivement perdu 2,98% à 109,38 dollars et 2,18% à 90,18 dollars. Le marché obligataire s'est affiché en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,764% contre 1,798% lundi soir, et celui à 30 ans à 2,916% contre 2,947%.
