Plus de vingt jours après l'ouverture du procès de l'affaire du séisme de Boumerdès, le verdict est tombé dans la matinée d'hier. Sur les 38 prévenus, 28 ont été condamnés et les dix autres acquittés. En effet, 27 accusés ont été condamnés à deux ans de prison ferme assortis de 50 000 dinars d'amende, alors que le prévenu actuellement en fuite a été condamné à trois ans de prison ferme et 50 000 dinars d'amende. Des relaxes ont été, par ailleurs, prononcées. Il faut dire que la plupart des accusés condamnés à des peines de prison sont notamment des entrepreneurs et des ingénieurs du CTC. Parmi les relaxés figure le PDG de l'EPLF de Boumerdès M. Mohamed Selkim et le directeur général de l'OPGI de cette même wilaya. Les condamnés bénéficient d'un délai d'une semaine pour faire appel. Il est à rappeler que le verdict dudit procès intervient une semaine après la fin du procès dont les auditions et les plaidoiries des avocats ont duré deux semaines. Le procès a été marqué notamment par les interventions des différents experts qui se sont chargés d'enquêter sur l'effondrement de plusieurs immeubles survenu lors du séisme qui a ébranlé Boumerdès un 21 mai 2003. Ces experts ont, toutefois, constaté plusieurs irrégularités dans la conception et la réalisation de ces bâtisses, entre autres défaillances évoquées figure le mauvais choix des sites de construction, la fraude sur la qualité de matériaux de construction et l'absence du suivi et de contrôle des services du CTC. Les prévenus dans cette affaire, à savoir les responsables de l'OPGI de Boumerdès, ceux de l'EPLF, les entrepreneurs, les responsables du CTC et les chefs de bureaux d'études sont tous accusés d'homicide et de blessures involontaires, mais également de fraude sur la qualité et la quantité de matériaux de construction et du non-respect des normes de construction recommandées. A rappeler que ce fameux procès devrait s'ouvrir le 26 juin dernier mais a été renvoyé au 10 juillet et ce, à la demande des avocats de la défense qui insistaient sur la présence de certains témoins importants. Le séisme de Boumerdès a fait plus de 1 391 morts, uniquement au niveau de la wilaya de Boumerdès, plus de 95 243 logements et 890 édifices publics ont été touchés, les dégâts ont été estimés à 5 milliards de dollars. Et c'est sur instruction du président de la République qu'une plainte a été déposée le 2 août 2003 auprès de la cour de Boumerdès et celle d'Alger par l'ancien ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Mohamed Nadir Hamimid. Quelques jours après, des commissions rogatoires ont été délivrées à la Gendarmerie nationale pour auditionner les personnes concernées par le secteur de la construction établies à Boumerdès et Alger. Suite à cela, des centaines de documents ainsi qu'un rapport de plus de 2 000 pages ont été remis par les gendarmes à la justice pour qu'elle puisse statuer.