Attendu depuis quelques jours, le procès de l'affaire du scandale financier du groupe ''Eriad-Sétif'' vient de connaître enfin son verdict. En effet, le tribunal correctionnel de Sétif a condamné, mardi l'ancien PDG de l'Eriad-Sétif à sept ans de prison ferme assortie d'une amende de 700 000 dinars à l'issue d'un procès qui aura duré près d'une semaine. Le tribunal, qui a ordonné également la saisie de tous les biens et propriétés de l'ex-PDG du groupe Eriad-Sétif, poursuivait M.Abdelatif B. pour ''dilapidation de deniers publics, malversation et trafic d'influence''. Le même tribunal a par ailleurs prononcé une peine de 10 ans de prison ferme par contumace, assortie d'une amende de 1 million de dinars à l'encontre de Noureddine Z. qui a également occupé le poste de PDG du groupe Eriad Sétif, actuellement en fuite. Le verdict prononcé mardi par le tribunal correctionnel de Sétif comprend, en outre, des condamnations de 5 ans de prison ferme assortis d'une amende de 500 000 dinars contre sept directeurs d'unités du groupe. Par ailleurs, tous les cadres en fuite impliqués dans cette affaire qui avait fait l'actualité à Sétif lorsqu'elle a été éventée, ont été condamnés par contumace à 10 de prison ferme et 500 000 dinars de dédommagement à verser par chacun d'eux à l'entreprise. Deux commerçants ont également été condamnés dans cette même affaire à 3 ans de prison ferme assortis d'une amende de 300 000 dinars et au versement à l'entreprise d'un dédommagement respectivement de 44,2 millions et 45 millions de dinars, alors que les autres commerçants accusés dans cette affaire ont été acquittés. A noter, à ce propos, que le ministère public avait requis dans son réquisitoire du 4 août dernier des peines de 10 ans de prison ferme à l'encontre de l'ancien PDG du groupe Eriad et à l'encontre de 10 autres gestionnaires accusés dans cette affaire. La même peine a également été requise à l'encontre des commerçants impliqués et qui se trouvent en état de fuite. Le parquet a également requis sept ans de prison ferme à l'encontre de certains commerçants et 2 ans de prison ferme assortis d'une amende d'un million de dinars à l'encontre de certains autres. Il y a lieu de rappeler que sept jours durant, les audiences présidées par M. Sekbaji Mustapha ont été entamées par les aveux, durant quatre jours, des 197 prévenus dont 16 cadres de l'entreprise et plus de 150 commerçants accusés de dilapidation de deniers publics et leur utilisation à des fins personnelles, abus d'utilisation de fonction et abus de biens sociaux, et bénéfice de l'influence des agents d'une entreprise publique économique. En réalité, le point d'orgue de cette affaire demeure le montant des fonds dilapidés qui s'élève, d'après la partie civile, à 96 milliards, alors qu'il a été fixé à 63 milliards par l'expertise. Cette dernière a été sévèrement stigmatisée par les avocats qui considèrent ses résultats comme nuls et non avenus, n'étant pas basés sur le bilan financier et la quittance comptable de la société. La fermeture des points de vente d'Eriad et l'ouverture des dépôts de vente à des opérateurs privés qui, d'après eux, ne payaient même pas la facture d'approvisionnement sont l'autre anomalie évoquée par les avocats qui ont formulé à la présidence de l'audience la réalisation d'une expertise complémentaire.