Le cours de l'or a enregistré un nouveau repli cette semaine, entraîné dans l'accès de morosité des marchés financiers mondiaux et délaissé par les investisseurs en quête de liquidités, le prix de l'once descendant même brièvement sous 1 700 dollars, au plus bas en six semaines. Or Le métal jaune n'a pas échappé à la morosité ambiante qui a balayé cette semaine places boursières et marchés des matières premières, affolés par une salve de publications trimestrielles d'entreprises décevantes aux Etats-Unis comme en Asie, ravivant encore davantage les inquiétudes sur l'économie mondiale. "Les investisseurs font face à des risques considérables pesant sur la croissance économique mondiale à court terme" et peuvent être incité à se délaisser de leurs métaux précieux pour se procurer des dollars, ce qui place le prix de l'or sous pression, ont résumé les analystes de Deutsche Bank. "Les incertitudes politiques aux Etats-Unis (élection présidentielle) et en Chine (avant une transition cruciale au pouvoir) coïncident avec un fléchissement des indicateurs économiques et on peut ajouter la crainte d'un choc budgétaire américain à la fin de l'année, concentrant l'attention sur les questions de liquidités et les menaces de déflation", expliquaient-ils. Dans ce contexte, le cours du métal jaune a glissé, mercredi dernier, jusqu'à 1 699 dollars l'once, un niveau plus vu depuis le 7 septembre. Il a abandonné quelque 90 dollars (-5,3%) en l'espace de vingt jours. "Il est clair que l'or reste vulnérable" à de nouvelles baisses mais "un rebond dans les semaines à venir est également tout à fait envisageable", ont tempéré les experts de Commerzbank. En effet, selon eux, le marché de l'or "pourrait profiter à nouveau des mesures d'assouplissement monétaire extrêmes de la Banque centrale américaine (Fed)", lancées en septembre, et qui se traduisent par un affaiblissement du dollar, propre à rendre plus attractifs les achats de métaux précieux libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. L'or s'est d'ailleurs redressé vendredi, après la publication de chiffres meilleurs qu'attendu sur la croissance américaine au troisième trimestre, qui ont revigorés les devises jugées plus risquées comme l'euro, au détriment du dollar. De plus, "la récente baisse des cours de l'or s'est traduit par un appétit accru de la part des acheteurs chinois et une nette remontée des volumes d'échanges sur le marché de l'or shanghaïen (Shanghai Gold Exchange)", a ajouté Suki Cooper, analyste de Barclays Capital, précisant qu'"une tendance similaire apparaît en Inde". La Chine et l'Inde sont les deux principaux pays consommateurs d'or dans le monde. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 716 dollars au fixing du soir contre 1 737 dollars la semaine précédente. Argent Considéré comme une alternative meilleur marché au métal jaune mais également métal industriel, l'argent a pâti comme l'or du manque de confiance des investisseurs, sombrant, jeudi dernier, à 31,52 dollars l'once, au plus bas depuis fin août. Le métal gris a terminé la semaine à 31,67 dollars l'once, contre 33,33 dollars sept jours auparavant. Platine/Palladium Les métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, se sont eux aussi repliés cette semaine, plombés par une conjoncture économique morose et le renchérissement du dollar, l'annonce de nouvelles fermetures d'usines automobiles en Europe contribuant à renforcer le pessimisme des opérateurs. Alors que se poursuivent les perturbations de la production des mines d'Afrique du Sud (premier pays exportateur de platine), toujours agitées par de violents conflits sociaux, les cours du platine ont désormais effacé les gains qu'ils avaient engrangés au mois de septembre, alors que les grèves dans le pays étaient au plus fort. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 572 dollars contre 1 633 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 605 dollars contre 638 dollars la semaine précédente.