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M. Laksaci aux députés de l'assemblée populaire nationale: " La faiblesse de la diversification de l'économie nationale rend la stabilité financière relativement précaire "
M. Mohamed Laksaci, Gouverneur de la Banque d'Algérie, a mis en garde, hier, contre la faiblesse de la diversification de l'économie nationale qui rend la stabilité financière de l'Algérie relativement précaire depuis plusieurs années face aux chocs extérieurs liés au marché mondial de l'énergie. Au cours de la présentation du rapport de la Banque d'Algérie sur les développements économiques et monétaires en 2011 devant l'Assemblée populaire nationale, M. Laksaci a souligné que la Croissance économique globale a reculé en 2011 de 2,4% contre 3,4% en 2010 à cause du ralentissement du secteur des travaux publics, alors que parallèlement, les secteurs de l'agriculture et des services de l'administration publique ont connu une croissance nette une situation qui a engendré un recul de la croissance hors hydrocarbures de 5,2% en 2011 contre 6% en 2010. Avec un prix moyen annuel du baril de pétrole à 112,94 dollars en 2011 contre 80,15 dollars en 2010, et une baisse de 4,89% des exportations des hydrocarbures à 71, 66 milliards de dollars, les exportations hors hydrocarbures ont augmenté de leur côté de 25,77 % à 1,22 milliard de dollars contre 970 millions de dollars en 2010, "ce qui confirme la constance de la faiblesse structurelle des exportations hors hydrocarbures et la faiblesse de la diversification et la compétitivité de l'Algérie à l'étranger", a fait remarquer le Gouverneur de la Banque d'Algérie. Les importations des produits ont atteint quant à elles 44,94 milliards de dollars en 2011en augmentation de 15,56% par rapport à 2010 en raison de l'augmentation des importations des produits alimentaires et de consommation. La balance globale des paiements a atteint 20,06 milliards de dollars en 2011 contre 15,33 milliards de dollars en 2010, alors que le volume global de la dette extérieure était estimé à 4,4 milliards de dollars à fin 2011 contre 5,68 milliards de dollars en 2010 grâce à la baisse de la dette extérieure à court termes à 1,14 milliard de dollars, et la dette à moyen et long terme à 3,26 milliards de dollars. Parallèlement, les réserves de change se sont élevées à 182,22 milliards de dollars, soit en augmentation de 20 milliards de dollars par rapport à 2010. M. Laksaci a affirmé qu'"une gestion prudente" des réserves de change pour sécuriser les investissements et réaliser un rendement appréciable va de pair avec l'objectif stratégique visant à renforcer à moyen terme les finances extérieures. Selon le Gouverneur de la Banque d'Algérie, le recul de la croissance n'a pas empêché l'économie nationale en 2011 de résister à la crise économique et financière mondiale, puisque l'amélioration de la conjoncture financière extérieure a permis, entre les années 2000 et 2008, de faire face à la crise internationale dans un conjoncture marquée par une tendance à la hausse des importations des produits et des services. Le système bancaire algérien a contribué à faire face à l'impact de la crise financière internationale en raison de sa non mobilisation des ressources financières extérieures, même vis-à-vis des filiales des banques étrangères exerçant en Algérie", a ajouté M. Laksaci. "Les indicateurs financiers du secteur des banques, a-t-il poursuivi, évoluent positivement dans une conjoncture marquée par un excédent de fluidité au niveau du marché de change, et par une épargne financière en dinar en augmentation constante, ce qui a contribué à renforcer la stabilité financière de l'Algérie", a-t-il précisé. S'agissant du taux de l'inflation estimée à 5,7%.en 2011 M. Laksaci a souligné que la politique monétaire suivie par la Banque d'Algérie était de maîtriser l'inflation "devenue structurelle" au cours de ces dernières années et dont le rythme s'est accéléré durant le second semestre 2012. Le cours du dinar s'est amélioré en moyenne en 2011 de 2,1% face au dollar par rapport à 2010 alors qu'il a baissé de 3 % face à l'euro. L'intervention de la Banque d'Algérie dans le marché des changes a permis de garder le cours effectif réel proche de son niveau d'équilibre et d'améliorer sa moyenne annuelle de 0,25%, a souligné M. Laksaci qui a mis l'accent sur la nécessité "de renforcer les fondamentaux du cours de change, par le biais notamment de l'amélioration de la rentabilité dans les secteurs hors hydrocarbures et de la compétitivité extérieure de ces secteurs".