Areva a annoncé cette semaine avoir enregistré une nette hausse de son activité sur le troisième trimestre, porté par une bonne dynamique partout sauf dans l'amont (enrichissement et combustibles), et a vu son carnet de commandes grimper à un nouveau record depuis sa création en 2001. Le chiffre d'affaires du groupe a augmenté de 13,4% sur le trimestre, à 2,214 milliards d'euros, et est ressorti en hausse de 10% sur les neuf premiers mois de l'année à 6,542 milliards, a détaillé le groupe nucléaire public dans un communiqué. Cette croissance soutenue a été tirée par les activités récurrentes dans l'énergie nucléaire d'une part, et le développement de nos activités dans les énergies renouvelables d'autre part, a commenté le président du groupe Luc Oursel, cité dans le communiqué. Selon lui, ces éléments témoignent une nouvelle fois des progrès dans le déroulement du plan de redressement Action 2016 lancé fin 2011, année où le groupe a subi de lourdes pertes du fait de la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, et d'énormes dépréciations liées à ses gisements d'uranium. Le carnet de commandes a quant à lui atteint à fin septembre 47 milliards d'euros, soit une progression de 10,1% par rapport à un an plus tôt et de 4,1% par rapport à fin juin. Le groupe souligne qu'il s'agit d'un nouveau record depuis sa naissance en 2001. Cette progression est essentiellement attribuable aux divisions Mines, Amont, et Réacteurs et services. Toutefois, le groupe a enregistré sur le trimestre 95 millions d'euros d'annulations de commandes consécutives à la catastrophe de Fukushima, portant leur montant cumulé à 742 millions d'euros. Le groupe n'a par ailleurs fait aucune allusion dans son communiqué à des informations du site La Tribune selon lesquelles le conseil de surveillance, réuni, jeudi dernier, pour valider ces chiffres, devait également approuver une réduction d'un tiers de la rémunération de M. Oursel, pour l'aligner sur le plafond de 450 000 euros par an fixé par le gouvernement pour les dirigeants d'entreprises publiques. La Tribune a également affirmé que le conseil allait acter un accord de cession à l'électricien chinois CGNPC d'une part de 13% dans la mine d'uranium d'Imouraren au Niger, une opération qui rapporterait plusieurs centaines de millions d'euros au groupe nucléaire français. Le groupe n'a pas commenté jusqu'ici ces informations. Par ailleurs, le groupe n'a pas non plus commenté dans l'immédiat de nouvelles déclarations très critiques du gouvernement du Niger, qui aimerait augmenter les retombées pour la population liées à l'uranium, premier produit d'exportation du pays mais qui ne représente que 5% de ses recettes fiscales. Le partenariat dans l'exploitation de l'uranium est très déséquilibré en défaveur du Niger et ce, depuis 41 ans d'exploitation de ce minerai, indique un communiqué du gouvernement nigérien publié, jeudi dernier. Présent depuis une quarantaine d'années au Niger, Areva y exploite deux gisements d'uranium à Arlit et à Akokan, dans le nord désertique du pays. Plus grand employeur privé de ce pays parmi les plus pauvres du monde, Areva doit en outre commencer en 2013-2014 l'exploitation de la mine géante d'Imouraren (nord), présentée comme la deuxième du monde. Elle doit produire 5 000 tonnes d'uranium par an à plein régime et représente un investissement de plus de 1,2 milliard d'euros.