Le groupe nucléaire français Areva compte supprimer 800 emplois en Allemagne, et envisage de fermer une usine à Dessel, en Belgique, dans le cadre d'un plan drastique d'économies qu'il présentera en décembre, ont rapporté les médias, avant-hier soir. Les suppressions d'emplois sont prévues sur trois sites allemands de fabrication de combustible à Lingen, à Offenbach et Erlangen, selon le magazine économique, sur fond de marché sinistré par la sortie progressive de l'Allemagne du nucléaire. En Belgique, la fermeture évoquée depuis longtemps de l'usine d'assemblage de combustible de Dessel, qui emploie 150 personnes, est pratiquement acquise d'ici 3 ans, écrit également L'Expansion. Quant au projet d'usine d'enrichissement Eagle Rock aux Etats-Unis, dont la construction devait commencer en 2011, il sera reporté ou annulé. D'autres grands changements sont également prévus côté minier: le démarrage de l'exploitation du gisement d'uranium d'Imouraren, au Niger, serait reporté après 2013, et Areva envisage fortement d'annuler le projet de Trekkopje en Namibie, selon l'Expansion. Pour lever des fonds, Areva prévoit également de mener une augmentation de capital de son activité minière en cours de filialisation, avec l'entrée espérée d'un producteur d'électricité possiblement coréen ou de fonds d'investissements étrangers qatari ou chinois. L'introduction en Bourse de la nouvelle filiale est en revanche exclue, selon L'Expansion. Areva n'a pas souhaité faire de commentaire. Le leader français du nucléaire doit présenter en décembre son plan d'action stratégique décidé par son nouveau patron Luc Oursel, successeur de l'emblématique Anne Lauvergeon, pour revoir l'organisation du groupe après la catastrophe de Fukushima en mars. Nous avons fait la moitié du travail, selon un cadre dirigeant anonyme d'Areva cité par L'Expansion. Luc Oursel va en donner une première esquisse à ses actionnaires, cette fin de semaine, lors d'un comité stratégique, selon la source du journal. Interrogé la semaine dernière par des députés français, M. Oursel avait dit que certains investissements pourraient être décalés, alors que des inquiétudes de nouvelles provisions financières pèsent sur des activités d'Areva, notamment sur le chantier du réacteur EPR en Finlande et dans les mines d'uranium. Le président du directoire d'Areva avait également dit au journal allemand Handelsblatt qu'il pourrait fermer des activités outre-Rhin, où l'espoir de gros contrats de modernisation de centrales a été remplacé par un projet de centre spécialisé dans le démantèlement.