La tempête Sandy qui balaie le nord-est des Etats-Unis depuis lundi soir a fait 17 morts dans le pays, et risque d'être l'une des plus coûteuses de l'histoire de la nation, ont prévenu les autorités américaines. Des millions d'Américains se sont réveillés, hier, sans électricité ni transports, les rues vides et sombres. Au moins 7,4 millions de personnes étaient privées d'électricité dans l'est du pays. Hier matin, des victimes, tuées par des chutes d'arbres, ont été répertoriées dans le New Jersey, New York, le Maryland, la Caroline du Nord, la Virginie occidentale, la Pennsylvanie et le Connecticut. Au Canada, une femme a été tuée à Toronto. Sandy avait fait 69 morts dans les Caraïbes avant d'arriver sur les Etats-Unis. Poussée par des vents soufflant à 130km/h, la méga-tempête s'est abattue lundi soir sur la côte du New Jersey avec des vagues de plus de quatre mètres déferlant sur New York, où des tunnels, le métro et le réseau électrique qui alimente Wall Street ont été inondés. Les ponts de Manhattan ont également été fermés. Le président américain Barack Obama a déclaré l'état de catastrophe naturelle pour New York et Long Island mardi, ce qui doit permettre aux sinistrés d'avoir accès à des aides fédérales. Le Massachusetts, le Connecticut, Rhode Island, l'Etat de New York, le New Jersey et la Pennsylvanie étaient en état d'urgence depuis avant-hier. Il a promis que le gouvernement apporterait "une réponse rapide et à la hauteur" après le passage de la tempête. D'ores et déjà, les dégâts causés par Sandy, qui risque d'être l'une des plus coûteuses de l'histoire du pays, ont été estimé entre 10 et 20 milliards de dollars (entre 7 et 15 milliards d'euros). Particulièrement touchée, New York ressemblait à une ville morte. Obama et Romney adaptent leur campagne à la catastrophe La stratégie de campagne de Barack Obama et Mitt Romney est bouleversée par le passage de la super-tempête Sandy sur le Nord-Est des Etats-Unis, à une semaine précisément d'une élection présidentielle qui s'annonce comme la plus serrée de l'histoire récente du pays. Le président sortant et son adversaire républicain ont annulé des déplacements prévus lundi et mardi et adaptent leur agenda à l'évolution de la situation. Barack Obama a repris sa casquette de chef de l'Etat dès lundi rentrant à la Maison Blanche sans passer par la Floride pour superviser la gestion de la tempête avec ses conseillers aux situations d'urgence au moins jusqu'à mardi. Du coup, il a biffé un rendez-vous dans le Wisconsin mardi, mais celui de l'Ohio a été maintenu jusqu'à nouvel ordre. Du côté républicain, le candidat Mitt Romney, dépourvu de toute fonction officielle, tentait d'occuper le terrain auprès des sinistrés avec son épouse Ann et son candidat à la vice-présidence Paul Ryan: Romney dans l'Ohio, sa femme dans le Wisconsin et l'Iowa, et Ryan dans le Wisconsin, des Etats-pivots qui peuvent faire basculer l'issue du scrutin du 6 novembre. Mitt Romney se rendra au chevet des victimes de Sandy dans la semaine, ont précisé ses conseillers. Au siège de campagne du champion des conservateurs à Boston, l'équipe réfléchissait à la suite des événements mais aussi à la manière de répondre aux éventuelles critiques d'Obama, qui pourrait reprocher à Romney d'avoir préféré la politique à la sécurité de ses concitoyens. Les deux candidats se trouvent au coude-à-coude dans les sondages et comptent se battre jusqu'aux dernières heures pour conquérir les indécis dans les neuf Etats-charnières, dont quelques-uns sont justement balayés par la tempête.