Paul Ryan (à droite) colistier de Mitt Romney, candidat républicain à la présidence américaine Dans un bref communiqué envoyé tôt hier matin, l'équipe de campagne de l'ex-gouverneur du Massachusetts a confirmé le choix de Paul Ryan, pour figurer sur le «ticket» républicain aux côtés de Mitt Romney. Le candidat républicain à la Maison-Blanche Mitt Romney a choisi l'élu du Wisconsin (nord), Paul Ryan, comme colistier, mettant fin aux spéculations sur l'identité de son vice-président potentiel en cas de victoire le 6 novembre, a annoncé hier son comité de campagne. Dans un bref communiqué envoyé tôt hier matin, l'équipe de campagne de l'ex-gouverneur du Massachusetts (nord-est) a confirmé le choix de Paul Ryan, 42 ans, pour figurer sur le «ticket» républicain aux côtés de Mitt Romney. Dès vendredi soir, plusieurs médias américains avaient vendu la mèche et Mitt Romney devait lui-même annoncer son choix à 09h00 (13h00 GMT) dans le port de Norfolk (Virginie, est), à bord du USS Wisconsin, un navire de Guerre de la Seconde Guerre mondiale qui a également servi pendant la première guerre du Golfe en 1991. Cette décision - la plus importante qu'ait eu à prendre Mitt Romney depuis le début de sa campagne- intervient à deux semaines de la convention nationale du Parti républicain à Tampa, en Floride. Celle-ci investira formellement M.Romney et son colistier, président de la puissante commission du Budget à la Chambre des représentants, pour affronter le président démocrate sortant Barack Obama et son vice-président Joe Biden en novembre. Celui qui espère détrôner Barack Obama le 6 novembre entamait hier en Virginie une tournée électorale en autocar dans quatre Etats clés, qui l'amènera en Caroline du Nord (est), en Floride (sud-est) et dans l'Ohio (centre). Le choix de M.Ryan, apparaît audacieux: il s'est fait le chantre du conservatisme fiscal, au risque de déplaire aux électeurs indécis. En s'attaquant à la dette faramineuse de l'Etat fédéral, il est devenu l'un des élus républicains les plus influents de la Chambre des représentants. Le visage sérieux et émacié, Paul Ryan est loin d'être un nouveau venu en politique: il a été sept fois élu à la Chambre et a travaillé au Capitole, siège du Congrès des Etats-Unis, pendant près de la moitié de sa vie. Il plaide pour une nouvelle direction générale de l'économie, et a proposé en début d'année un projet de budget censé «montrer comment nous prévoyons de sauver ce pays de futures dettes, doutes et déclin». Les conservateurs avaient appelé Romney à faire ce pari. «Choisis Paul Ryan, le leader intellectuel du Parti républicain, l'homme qui a posé les jalons du programme politique de l'après-Obama», a écrit l'analyste néoconservateur William Kristol dans le magazine Weekly Standard. Le Wall Street Journal avait lui aussi appuyé le choix de M. Ryan. Des experts soulignaient cependant que son programme fiscal et budgétaire est de la «dynamite politique» que Romney devra assumer. «Romney doit se concentrer sur le vote des électeurs indécis dans les Etats clés», a souligné Alan Abramowitz, professeur de sciences politiques à l'Université Emory. «Je ne pense pas que Paul Ryan aidera en ce sens». L'annonce du choix du colistier intervient à un moment délicat pour Mitt Romney alors que les sondages donnent au président Obama une nette avance sur son rival républicain qui se retrouve sous pression à trois mois de la présidentielle de novembre. M.Obama distance son adversaire aussi bien dans les enquêtes d'opinion nationales que dans la plupart de la dizaine d'Etats «indécis» qui détermineront l'issue du scrutin du 6 novembre. Selon les experts, Mitt Romney pâtit des attaques publicitaires musclées du camp démocrate, qui ont par exemple tourné en ridicule sa récente tournée à l'étranger, ou bien contre son programme fiscal jugé digne d'un «Robin des Bois à l'envers», prenant aux classes moyennes pour donner aux millionnaires. Mais les difficultés économiques persistantes du pays représentent un handicap pour Obama. Et M.Romney dispose d'un formidable trésor de guerre qui pourrait lui donner un avantage décisif à l'automne lorsque la campagne présidentielle battra son plein.