La ministre émiratie de l'Economie, Cheikha Loubna Bent Khaled Al-Qassimi, sera à partir de demain à Alger pour une visite de travail à l'occasion de laquelle elle aura des entretiens avec plusieurs responsables de l'Etat chargés de la gestion des affaires économiques et de la coopération internationale. La ministre sera également accompagnée d'une forte délégation d'hommes d'affaires, dont le déplacement dans la capitale sera une occasion pour prendre langue avec leurs homologues algériens et prospecter les opportunités d'investissement en Algérie. Au-delà des questions que la représentante du gouvernement émirati aura à soulever avec des responsables algériens, cette visite fait suite aux recommandations de la commission mixte algéro-émiratie, dont la 5e session ordinaire s'est tenue au mois de juin dernier à Dubai, et qui a été coprésidée par la ministre émiratie de l'Economie et le ministre algérien des Finances, Karim Djoudi. L'objectif du déplacement de la délégation émiratie et la ministre de l'Economie de ce pays demain à Alger consiste à débattre des moyens concrets de mettre en pratique des décisions prises lors de la 5e session de ladite commission. Au-delà de la commission mixte, il est essentiel de souligner que la coopération bilatérale entre l'Algérie et les Emirats arabes unis amorce désormais une étape importante en passant à une vitesse supérieure. Cette coopération a été marquée, à la mi-juillet dernier, par la visite du président des EAU à Alger à l'occasion de laquelle il a fait part à son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, des intentions des acteurs économiques de ce pays, d'intensifier leurs investissements économiques sur le marché algérien. D'ailleurs, c'est à travers les capitaux arabes globalement, et émiratis particulièrement, placés dans les différents secteurs hors hydrocarbures que les investissements directs étrangers (IDE) en Algérie ont pu être propulsés. Il y a quelques semaines, des membres du gouvernement des EAU ont fait un état des lieux sur l'investissement de leur pays en Algérie faisant ressortir de nets progrès dans les relations bilatérales. En effet, les Emiratis, à en croire les chiffres avancés, devraient investir pas moins de 25 milliards de dollars à moyen terme. Depuis le début de l'année en cours seulement ils ont déjà mis quelque dix milliards de dollars sur le marché national, et ce volume d'investissement est appelé à passer à 15 milliards dans les quelques mois à venir. Parmi les plus gros investissements réalisés par les Emiratis en Algérie, il y a lieu de citer le complexe d'aluminium de Béni Saf dans la wilaya de Aïn Témouchent dont la valeur globale atteint les cinq milliards de dollars, la réalisation d'une centrale électrique d'une capacité de production de 1 200 mégawatts dans la région de Cherchell (wilaya de Tipasa) pour un montant d'un milliard de dollars. Les Emiratis se sont également engagés pour la réalisation du parc national des Grands Vents, dont le coût se situe autour des trois milliards de dollars. Le groupe d'affaires des Emirats, Emaar, à lui seul, s'est engagé à injecter une vingtaine de milliards de dollars dans l'économie nationale en projetant cinq mégaprojets différents, à savoir le développement de la baie d'Alger, la cité de la santé, la réhabilitation de la gare de l'Agha, la cité technologique de la Nouvelle ville de Sidi Abdallah et la réalisation du complexe touristique colonel Abbès.