La militante sahraouie des droits de l'Homme Aminatou Haidar a été agressée par la police marocaine jeudi dernier, à El Ayoun, capitale du Sahara occidental, après sa rencontre avec l'envoyé spécial de Ban Ki-moon Christopher Ross, selon le centre américain Robert Kennedy. Les autorités marocaines ont rejeté les accusations de cette organisation américaine pour la justice et les droits de l'Homme, dont le siège est à Washington, qui a affirmé, avant-hier, avoir été alertée par l'intéressée et avoir reçu une vidéo. Aminatou Haidar, qui milite pour l'indépendance du Sahara occidental, a été jetée au sol, battue, menacée d'un couteau par la police alors qu'elle rentrait chez elle après sa rencontre avec M. Ross. Elle a des hématomes au bas du dos et sa voiture a été endommagée, a déclaré Marselha Goncalves Margerin, une responsable de RFK Center à Washington. Dans un communiqué, RFK Center a condamné la violence systématique et la brutalité policière sous l'instigation du gouvernement marocain contre le peuple sahraoui et a dénoncé un accroissement de la présence policière et des agressions contre les civils à El Ayoun, coïncidant avec l'arrivée de M. Ross dans la région. Les autorités marocaines ont démenti ces informations, expliquant que Mme Haidar avait incendié un pneu avant de frapper aux portes des voisins tout en haranguant les enfants et les jeunes pour les inciter à manifester. Les forces de l'ordre ne l'ont approchée à aucun moment et ne l'ont absolument pas touchée, conscientes qu'il s'agissait d'une provocation à laquelle l'intéressée a l'habitude de recourir, avait précisé vendredi dernier. Christopher Ross, qui avait été désavoué en mai par Rabat, effectue sa première visite au Sahara occidental depuis sa nomination en tant qu'envoyé spécial de Ban Ki-moon pour cette région en 2009.