Le Conseil national syrien (CNS), réuni à Doha pour se restructurer, a décidé de s'élargir à 13 autres groupes de l'opposition, alors que se prépare une réunion jeudi des opposants au régime de Damas. Ceux-ci ont approuvé le projet de restructuration et de réduction des membres du secrétariat général, afin de pouvoir accueillir 200 nouveaux membres représentant 13 groupes politiques et des indépendants, a déclaré Ahmad Kamel, responsable de presse du CNS. Le secrétariat général a été réduit à 220 membres, contre 313 par le passé, s'est réuni, hier. Cette instance devra débattre de l'initiative de l'opposant Riad Seif --qui semble être appuyé par les Etats-Unis-- pour unifier l'opposition syrienne et sur laquelle plusieurs membres du CNS ont exprimé des réserves. Le CNS, jusqu'à présent considéré comme la principale coalition de l'opposition visant à renverser le régime du président Bachar Al-Assad, a débuté dimanche dernier, cette réunion afin d'élargir sa représentativité contestée par Washington. Mais ses assises sont éclipsées par les préparatifs d'une importante réunion de l'opposition convoquée jeudi par la Ligue arabe et le Qatar à Doha, sur la base de l'initiative de Riad Seif. Il propose la création d'une nouvelle instance rassemblant les différentes composantes de l'opposition sous l'appellation Comité de l'initiative nationale syrienne, afin d'éviter un vide politique au moment de la chute du régime d'Assad, selon le texte de son initiative. Son plan vise à soutenir l'Armée syrienne libre (ASL), administrer les zones libérées, créer un fonds de soutien du peuple syrien, et garantir une reconnaissance internationale. Il préconise, après concertations avec les représentants de l'ASL (des déserteurs et des civils ayant pris les armes) et des comités dirigeant le soulèvement sur le terrain, la création d'une instance politique, d'un conseil militaire suprême et d'un gouvernement intérimaire formé de technocrates. Le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, a exhorté les opposants syriens à s'unifier. Il est temps de s'unir. Nous avons besoin d'une seule adresse pour l'opposition, de sorte que nous puissions les conseiller, a-t-il dit en visite à Addis Abeba. Au moins 50 soldats tués dans un attentat à Hama Au moins 50 soldats et combattants pro-régime ont été tués dans un attentat-suicide à la voiture piégée, avant-hier, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. L'attentat a eu lieu à Ziyara, dans la province de Hama (centre). Selon l'OSDH, l'attentat a été perpétré par Jabhat al-Nusra, une organisation islamiste proche d'al-Qaïda. Le bilan n'a pas pu être confirmé de source indépendante. Selon les médias officiels syriens, la déflagration s'est produite à l'extérieur d'une agence de développement de l'Etat, sans donner de bilan. L'OSDH a également fait part de violents combats entre insurgés et forces gouvernementales dans la capitale syrienne Damas, et d'un raid aérien sur la ville de Harem, au nord du pays, qui a tué au moins 20 opposants. Un chef rebelle a été grièvement blessé dans cette attaque, selon l'OSDH. Selon cette organisation, 247 personnes ont péri dans des violences à travers la Syrie, dont 93 soldats, 68 rebelles et 86 civils. Il s'agit de la journée la plus sanglante depuis l'annonce, le 26 octobre, d'une trêve, jamais respectée, par l'émissaire international Lakhdar Brahimi fin octobre. Par ailleurs, 22 autres civils ont été fauchés par un raid des chasseurs-bombardiers de l'armée de l'air dans la localité de Kafr Nabal, dans le nord-ouest du pays. Au total, en près de 20 mois, plus de 36 000 morts ont péri dans des violences en Syrie, selon l'OSDH. Poursuite des raids aériens et explosion près de Damas Une voiture piégée a explosé dans la nuit de lundi à mardi dans la ville de Mouadamiya, près de Damas, faisant des blessés et d'importants dégâts matériels, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Dans le même temps, l'ONG fait état de tirs et de bombardements de l'armée, ayant fait des blessés, dont certains dans un état critique. Hier, dans la matinée, les chasseurs-bombardiers du régime ont entamé des raids au-dessus de Douma, à 13 kilomètres au nord-est de la capitale, larguant deux bombes sur des bâtiments au cœur de la ville, poursuit l'ONG, qui fait état de morts et de blessés, sans fournir de bilan précis. Les violences ont déjà fait 9 morts hier matin, 5 civils et 4 rebelles, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins sur le terrain.