La réunion, décidée lors d'une rencontre sur le Darfour mi-juillet à Tripoli, s'ouvre dans un contexte particulier, après que le Conseil de sécurité de l'ONU eut autorisé mardi le déploiement massif d'une force de l'ONU et de l'UA au Darfour (Unamid). Cette résolution 1769 de l'ONU a été acceptée mercredi par Khartoum. L'un des objectifs de la réunion d'Arusha est de parvenir à une position commune entre les différents mouvements rebelles non signataires de l'accord de paix de 2006 au Darfour, en vue de nouvelles négociations avec le gouvernement soudanais. L'accord de paix d'Abuja (Nigeria) n'a en effet été signé que par un seul mouvement rebelle sur trois, la faction du Sudan Liberation Movement (SLM, mouvement de libération du Soudan) de Minni Minawi. Les deux autres ont depuis éclaté en une multitude de petits groupes. La réunion devrait constituer la dernière étape de la phase de pré-négociations pour une solution à la guerre civile dans cette région de l'ouest du Soudan, qui a fait depuis 2003 quelque 200.000 morts - chiffre contesté par Khartoum - et plus de 2,1 millions de déplacés sur une population de six millions d'âmes. Dans la perspective de cette réunion, quatre mouvements rebelles non signataires (JEM, mouvement pour la justice et l'égalité; NDA, alliance démocratique nationale et deux factions du SLM de Ahmed Abdelchafi et Abdallah Yahia) ont indiqué avoir adopté mardi une "position unifiée". Mais Abdel Wahed Mohammed Nour, l'un des fondateurs du SLM et actuel chef d'une faction du SLM, a décidé de boycotter la rencontre d'Arusha, arguant notamment que la plupart des factions rebelles n'avaient que peu de légitimité et qu'un cessez-le-feu effectif devait être une pré-condition pour la dialogue. Les groupes rebelles du Darfour réclament un partage équitable des ressources et plus d'autonomie pour leur région qu'ils estiment "marginalisée".