Fidèle à sa traditionnelle position de neutralité dans les conflits internes des pays, l'Algérie ne participera pas à la force hybride ONU-UA, décidée mardi soir par le Conseil de sécurité des Nations unies, selon une source proche du dossier. L'Algérie n'a jamais envoyé de soldats pour prendre part aux missions militaires internationales, que ce soit au sein des forces d'interposition à la suite de conflits armés ou dans le cadre de problèmes internes à des pays, hormis un soutien logistique, comme ce fut le cas pour la Somalie et le Darfour. Il s'agit d'une position de principe traditionnelle, à laquelle Alger ne déroge jamais en raison de la neutralité qu'elle a toujours clairement affichée dans ce genre de situations. On peut, certes, faire référence à la participation de l'armée algérienne à la guerre israélo-arabe des “six jours” en 1973, qui constitue un cas particulier lié au contexte et à l'engagement sans faille de l'Algérie aux côtés de la cause palestinienne. Ainsi, fidèle à ce principe, l'Algérie n'expédiera pas de soldats au Darfour dans le cadre de la force hybride de 26 000 hommes que déploieront l'Organisation des Nations unies et l'Union africaine, a affirmé à Liberté une source bien au fait du dossier. Quant à une éventuelle contribution logistique algérienne à l'opération, notre source a indiqué que la question sera étudiée en temps opportun si l'Algérie est sollicitée. Dans ce cadre, l'Algérie avait déjà participé, en février 2007, au transport de troupes au Darfour. En effet, des avions militaires algériens de transport avaient été dirigés, dans le cadre de l'Union africaine, pour transporter des troupes, dans un premier temps de Kigali au Rwanda vers le Darfour (Soudan), et dans un deuxième temps de Kampala (Ouganda) vers Mogadiscio (Somalie). À cette occasion, le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, avait précisé que “l'Algérie, qui n'a pas contribué avec des hommes, a accordé des aides matérielles, à savoir 12 avions pour le transfert des troupes du Darfour vers le Rwanda, ainsi que pour le transport de troupes rwandaises de l'Ouganda vers la Somalie, ce qui entre dans le cadre de la politique de l'Algérie pour l'Afrique”. Cela étant, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, mardi, le déploiement d'une force ONU-Union africaine dans la province soudanaise du Darfour. La résolution 1769, votée à l'unanimité, autorise le déploiement d'une force hybride ONU-UA, baptisée Unamid, constituée d'environ 26 000 soldats et policiers. Le coût du déploiement de cette force est estimé à environ deux milliards de dollars. Cette force est chargée de prendre le relais des 7 000 soldats de l'Union africaine actuellement sur place, mal équipés et sous-financés. Le texte de la résolution autorise la force ONU-UA à prendre “les mesures nécessaires, y compris l'usage de la force si elle s'impose, prévues au chapitre VII de la Charte de l'ONU pour protéger son personnel, assurer la sécurité et la liberté de circulation des travailleurs humanitaires, prévenir les attaques et les menaces contre les civils et soutenir la mise en œuvre de l'accord de paix du Darfour”. K. ABDELKAMEL