Les opérateurs économiques privés ne cessent de soulever l'épineuse question ayant trait aux mécanismes à mettre en place pour faciliter l'accès au financement des investissements. A l'ombre de ce débat, les milieux économiques continuent à se plaindre et à remettre en cause les politiques d'octroi de crédits adoptées, jusque-là, par les banques publiques. Au chapitre des rapports entre les investisseurs potentiels et les établissements bancaires, ce sont les taux d'intérêts définis par la Banque d'Algérie pour le financement des projets d'investissement qui continuent à soulever des remous dans les milieux économiques. En effet, tout en constatant que les conditions tracées par les banques publiques ne font que freiner l'élan de l'investissement sur le marché national, les opérateurs économiques sont de plus en plus nombreux à appeler la Banque d'Algérie à revoir à la baisse les taux d'intérêt qui varient actuellement entre 5 et 5,25%, selon la nature du projet à financer, les délais de remboursement et la solvabilité du demandeur de crédit. Ces taux d'intérêt ne font, en revanche, qu'affaiblir l'efficacité du programme du gouvernement et de l'ensemble de ses actions en matière des mesures prises pour le soutien et l'aide à l'investissement. Ce qui se confirme, d'ailleurs, lorsque l'on sait que durant l'année 2006 le gouvernement a dû mobiliser quelque 1 900 milliards de dinars comme crédits à l'économie mais sans que cela n'atteigne les objectifs escomptés. Pour l'année en cours, les prévisions du gouvernement laissent prévoir que ce chiffre dépassera le cap des 2 000 milliards de dinars. En dépit de cette volonté du gouvernement à booster les mesures d'encouragement de l'investissement productif, la réalité du terrain incite de nombreux économistes à détruire, en tout cas, que les investisseurs porteurs de projets sont loin de jouir des facilités d'accès au financement, contrairement aux importateurs qui ont bénéficié d'une bonne part des 1 900 milliards de dinars de crédits à l'économie. Les importateurs ont, en effet, un avantage primordial en accédant facilement aux crédits bancaires, ce qui est dû aux garanties qu'ils offrent aux banques et, eu égard au fait que les crédits qu'ils sollicitent sont de court terme. Les organisations patronales ont eu à regretter à maintes reprises ce statu quo, estimant que les banques préfèrent généralement traiter avec les importateurs qu'avec les producteurs dont l'étude des dossiers dure parfois des mois, voire des années. Le président de la Cipa, (Confédération des industriels et du patronat algérien) lui a signalé dans une récente déclaration qu'entre 2004 et 2005 un accord a été passé entre les représentants du patronat et le gouvernement pour une réduction graduelle des taux d'intérêt sur les crédits à l'investissement, pour les ramener de 5,25% à un niveau plus bas se situant autour de 3,25%. Mais trois ans plus tard, l'accord tarde encore à passer au stade de la concrétisation, regrette-t-on au sein de la Cipa. D'autres économistes, tout en rappelant que les taux d'intérêt sont toujours définis en fonction du taux d'inflation, se demandent pourquoi ces taux demeurent maintenus à leur haut niveau, alors que les chiffres officiels fournis par le gouvernement situent le taux d'inflation au-dessous de 2%.