La compagnie pétrolière française Maurel et Prom a annoncé cette semaine un bond de 22% de son chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de l'année, à 322 millions d'euros, soutenu par le démarrage de sa production en Colombie et le renchérissement du dollar par rapport à l'euro. Cette progression résulte principalement de la prise en compte sur 2012 des ventes d'huile (pétrole) du champ de Sabanero en Colombie, qui avaient démarré au premier trimestre, et une évolution favorable de la parité dollar-euro, a indiqué la compagnie focalisée sur l'Afrique et l'Amérique du Sud. Les recettes du groupe, tirées de la vente du pétrole brut qu'elle extrait, sont libellées en dollars, mais ses comptes sont établis en euro. Toute appréciation du billet vert par rapport à la monnaie unique vient donc améliorer mécaniquement ses résultats. La production totale du groupe, réalisée à plus de 90% au Gabon, a très légèrement reculé sur les neufs premiers de l'année, à 18 062 barils par jour contre 18 302 sur la période comparable de l'an dernier. Au Gabon, elle a reculé de 8% à 16.767 barils par jour, ce qui a été en grande partie compensé par la Colombie, où le groupe a extrait en moyenne 1 295 barils par jour. Par ailleurs, le prix de vente moyen du baril de brut gabonais est resté quasiment identique (111,8 dollars contre 111 un an plus tôt). Concernant l'état actuel de la production du groupe, Maurel et Prom rappelle avoir franchi le mois dernier le cap des 20 000 barils par jour au Gabon, et il compte maintenir le rythme de progression de la production des derniers mois tout au long de l'année 2013. En revanche, la production stagne en Colombie, le groupe étant encore en phase exploratoire. Il attend une licence de production en juin 2013, et une fois celle-ci reçue, lancera un programme de travaux intensifs qui permettra d'augmenter la production journalière. Le groupe fait par ailleurs état de la progression de ses programmes de prospection en Colombie, en Namibie, au Congo et Mozambique et en Tanzanie, qui en sont à des stades plus ou moins avancés. Le communiqué du groupe ne fait aucune mention des spéculations qui ont fait s'envoler son cours de Bourse le 1er novembre. Le groupe avait reconnu que plusieurs groupes internationaux dont le chinois Sinopec étaient attirés par ses actifs au Gabon mais indiqué qu'aucun accord n'était attendu à un horizon prévisible. Le groupe est régulièrement la cible de rumeurs de rachat, le groupe ayant lui-même reconnu depuis de longues années qu'il était trop petit pour rester indépendant, sa direction ayant évoqué à plusieurs reprises l'hypothèse d'un rachat pur et simple ou d'un mariage entre égaux.