L'Iran a terminé l'équipement de son site nucléaire souterrain de Fordo, où il enrichit de l'uranium, a indiqué cette semaine l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dans un rapport. Il y a à présent 2 784 centrifugeuses installées à Fordo, mais il n'y a eu aucune augmentation dans le nombre des centrifugeuses en production, souligne l'AIEA dans son dernier rapport sur l'Iran. La République islamique a désormais la capacité, si elle le souhaite, d'augmenter nettement sa production d'uranium enrichi à Fordo, un site enfoui sous une montagne près de la ville sainte de Qom dans le centre du pays. L'enrichissement de l'uranium par l'Iran est au cœur du conflit entre Téhéran et les grandes puissances. Selon les derniers chiffres livrés par l'AIEA, elle a produit au total 7 611 kg d'uranium enrichi jusqu'à 5%, soit 735 kg de plus que lors du dernier rapport de fin août, et 232,8 kg jusqu'à 20%, une hausse de 43,4 kg. L'uranium enrichi est utilisé pour la production d'électricité ou d'isotopes médicaux, servant à diagnostiquer certains cancers, mais purifié jusqu'à 90%, il entre dans la fabrication de l'arme atomique. L'Iran n'enrichit pas au-delà de 20%. Les grandes puissances et Israël soupçonnent le pays de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que Téhéran nie catégoriquement. L'agence onusienne réitère également dans ce document que, faute de coopération suffisante de la part de l'Iran, elle n'est toujours pas en mesure de conclure que tous les matériaux nucléaires en Iran sont utilisés à des fins pacifiques. Elle a accusé aussi les autorités d'avoir sapé son travail de vérification sur le site militaire de Parchin, près de Téhéran, où l'agence veut se rendre depuis un an. Etant donné les activités considérables qui ont été, et continuent d'être, entreprises par l'Iran à Parchin, la capacité de l'agence, quand elle aura accès aux lieux, à effectuer une vérification efficace aura été sérieusement sapée, a indiqué l'agence. L'AIEA soupçonne l'Iran d'avoir procédé à Parchin à des tests d'explosion pouvant être applicables au nucléaire. Le site de Fordo est de son côté régulièrement inspecté par l'AIEA. En tant que signataire du Traité de non-prolifération des armes nucléaires, l'Iran doit déclarer ses installations nucléaires et les soumettre à la vérification de l'agence. Le 17 septembre, le chef de l'organisation iranienne de l'énergie atomique Fereydoun Abbasi Davani, avait suggéré que des saboteurs ou des terroristes avaient pu s'infiltrer au sein de l'agence et agiraient contre les intérêts de l'Iran. Depuis, la situation est devenue tendue pour les inspecteurs sur place. Sur le terrain les inspecteurs continuent bien sûr de travailler normalement mais cela crée une atmosphère d'intimidation, je ne peux pas le nier, a déclaré une source bien informée proche de l'AIEA.