Les grandes puissances vont soumettre un texte de résolution condamnant l'extension continue des activités d'enrichissement d'uranium de l'Iran au conseil de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a-t-on appris, hier, de source diplomatique à Vienne. Le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France et Allemagne) exprime dans ce texte ses sérieuses préoccupations en particulier concernant l'augmentation des capacités d'enrichissement à Fordo (centre), un site enfoui sous une montagne, et demande à nouveau à Téhéran de coopérer pleinement et sans délai supplémentaire avec l'AIEA, selon les mêmes sources. Le texte pourrait être soumis au vote des 35 membres du Conseil des gouverneurs jeudi, ajoutent-elles. Le document prend acte également du refus de l'Iran d'accorder à l'agence l'accès aux sites qu'elle souhaite inspecter, en particulier la base militaire de Parchin, près de Téhéran. L'AIEA soupçonne l'Iran d'avoir procédé sur ce site à des tests d'explosion conventionnelle applicable au nucléaire et a observé depuis février des activités sur les lieux laissant craindre que le pays est en train d'effacer toute trace compromettante. Quand l'agence pourra accéder aux lieux, sa capacité à procéder à une vérification efficace aura été considérablement entravée, avait-elle indiqué dans son dernier rapport. Dans ce rapport, l'agence onusienne avait aussi fait état d'un doublement de la capacité d'enrichissement d'uranium à Fordo, montrant que Téhéran continuait d'ignorer des résolutions des Nations unies lui demandant de mettre un terme à cette activité. L'uranium enrichi est utilisé pour la production d'électricité ou d'isotopes médicaux, servant à diagnostiquer certains cancers, mais purifié jusqu'à 90%, il entre dans la fabrication de l'arme atomique. L'Iran enrichit jusqu'à 20%, et peut, à partir de ce niveau, transformer rapidement l'uranium en matériau utilisable dans une bombe, selon les experts. Mais le pays nie catégoriquement vouloir fabriquer l'arme atomique.