Au septième jour de l'agression israélienne sur Ghaza, de nouvelles victimes palestiniennes sont tombées. Au moins cinq Palestiniens ont été tués et deux autres blessés dans un raid de l'armée israélienne sur le quartier de Sabra dans la bande de Ghaza dans l'après-midi, a affirmé Ashraf Al Qoudra, le porte-parole des services de santé. Depuis le début de l'agression israélienne, au moins 121 Palestiniens ont été tués et un millier blessés. Dans la matinée d'hier, six Palestiniens ont été tués dans une série de bombardements aériens. Dans un raid, un civil, Akrem Marouf, a été tué et son fils blessé à proximité de leur maison à Beit Lahiya au nord, selon des témoins et des sources médicales. Un autre raid dans le centre de la bande de Ghaza a tué un adolescent qui n'a pas été identifié immédiatement. Un jeune Palestinien a également trouvé la mort dans le nord de l'enclave dans un espace ouvert. Aussi, le commandant du groupe de résistance le Jihad islamique, Ramez Harb, a été tué lundi soir lors d'une attaque israélienne contre une tour dans la ville de Ghaza, où se trouvent les bureaux de plusieurs médias étrangers et locaux. Quatre autres personnes et deux journalistes ont été blessés dans l'attaque portant le nombre de journalistes blessés par les tirs israéliens ciblés à huit en deux jours. Une branche de la Banque nationale islamique a été ciblée. Sept civils habitant à proximité de la banque ont été blessés. Les appareils F16 israéliens ont lancé également des bombes sur deux maisons de militants du Hamas dans les villes méridionales de Rafah et Khan Younès, les détruisant. Les tunnels d'approvisionnement reliant la bande de Ghaza sous blocus à l'Egypte ont également été ciblés. La Résistance palestinienne a, quant à elle, déclaré avoir tiré 15 roquettes Grad contre Israël dont l'une a explosé près de la ville de Jérusalem sans faire de dégâts. Le spectre d'une intrusion au sol s'éloigne Face à l'escalade de violence dans la région, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni lundi soir à la demande de la Russie afin de trouver une solution au conflit. Les efforts diplomatiques pour arracher une trêve se sont accrus. Hier, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon avait appelé depuis Le Caire à «un cessez-le-feu immédiat». «Mon message est clair : toutes les parties doivent cesser le feu immédiatement. Une nouvelle escalade de la situation mettra en danger toute la région», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au Caire, à la suite d'une rencontre avec le chef de la Ligue arabe, Nabil Elaraby. M. Ki Moon avait également mis en garde contre une opération au sol. Des rumeurs relayées par la presse régionales et les agences de presse annonçaient hier que le spectre d'une opération militaire terrestre à Ghaza s'éloignait. Lors de sa rencontre avec le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle en visite hier dans la région, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré préférer «une résolution diplomatique du conflit» sans pour autant délaisser son ton menaçant. Selon les médias israéliens, l'entité sioniste souhaite qu'une trêve de 24 à 48 heures soit observée afin que les parties puissent élaborer un cessez-le-feu durable. Hier, une délégation de ministres des Affaires étrangères d'un groupe d'Etats arabes et de la Turquie se sont rendue à Ghaza pour montrer leur solidarité avec l'enclave palestinienne, ont annoncé des sources proches de la Ligue. Après la visite du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki Moon, et du chef de la diplomatie allemand Guido Westerwelle dans la région, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton est attendue aujourd'hui en Israël et en Egypte. La Résistance intransigeante Depuis le Caire où il s'entretient avec le président égyptien en vue de mettre un terme à l'agression israélienne contre la population de Ghaza, le chef du mouvement palestinien Hamas, Khaled Mechaal a affirmé que «l'ennemi israélien brandit la menace d'une invasion terrestre et la Résistance ne craint nullement une telle éventualité, même si nous ne voulons pas exacerber la situation». M. Mechaal s'est félicité de l'élan de solidarité dont ont fait montre tous les Palestiniens avec leurs frères à Ghaza, précisant «qu'il existait une volonté d'unir les factions palestiniennes sous une seule et même bannière, celle de la Résistance». M. Khaled Mechaal a surtout insisté sur une levée du blocus israélien de la bande de Ghaza avant une éventuelle trêve avec Israël. La trêve se concrétise ? Engagé dans des efforts de médiation, le président égyptien Mohamed Morsi affirmait hier, en fin d'après-midi, que l'agression israélienne contre la bande de Gaza allait cesser dans la journée. «La grotesque agression israélienne va cesser aujourd'hui, mardi, et les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu entre Palestiniens et Israéliens vont avoir des résultats positifs dans les prochaines heures», a déclaré le président égyptien. La radio israélienne, relayée par la chaîne d'information continue panarabe Al Mayadine, annonçait elle aussi la conclusion d'un accord sur un cessez-le-feu au plus tard dans la soirée. Mais ces nouvelles réjouissantes ont très vite été contredites par l'armée d'occupation. Cette dernière ordonnait en fin d'après-midi la population de plusieurs villes de la bande de Ghaza d'évacuer immédiatement les lieux, probablement en prévision d'une nouvelle série de bombardements intensifs. Pour certains médias, il s'agirait peut-être des dernières attaques avant la trêve.