De nombreux pays et organisations internationales ont multiplié les appels à un cessez-le-feu à Ghaza, où plus de 100 Palestiniens ont été tués depuis mercredi dans les agressions israéliennes. Depuis le Caire où il effectue une visite dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé mardi toutes les parties en conflit à Ghaza "à cesser le feu immédiatement" estimant que "toute nouvelle escalade mettrait toute la région en péril". "Je suis dans la région en raison de la situation alarmante à Ghaza. Je suis ici pour appeler personnellement à la fin des violences", a-t-il ajouté soulignant que des mesures immédiates doivent être prises pour "éviter toute escalade supplémentaire". Le secrétaire général onusien s'exprimait au cours d'une conférence de presse au côté du chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi qui doit se rendre ce mardi à Ghaza à la tête d'une délégation ministérielle de l'organisation panarabe qui comprendra notamment le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu et son homologue palestinien Riyad al-Malki. M. Ban doit, quant à lui, se rendre depuis Le Caire, successivement à al-Qods occupée et à Ramallah (Cisjordanie) pour rencontrer les dirigeants israéliens et ceux de l'Autorité palestinienne. Pour sa part, le ministre allemand des Affaire étrangères Guido Westerwelle rencontrera notamment à al-Qods occupée le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et, à Ramallah, le président Mahmoud Abbas tandis que la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton est attendue en Israël et à Ramallah dès mardi soir. Face à la poursuite des agressions israéliennes contre Ghaza, la Chine s'est déclarée mardi favorable à "toute action" du Conseil de sécurité de l'ONU pour un cessez-le-feu à Ghaza et exprimé son soutien aux efforts positifs de l'Egypte et d'autres pays de la région, ainsi que ceux de la Ligue arabe, sur la question. Les principaux pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU se disent en faveur d'un cessez-le-feu à Ghaza, mais peinent à s'entendre sur un communiqué commun. Dans ce contexte, l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Susan Rice a annoncé lundi que les Etats-Unis ne donneraient pas leur aval à un texte du Conseil de sécurité qui sape, selon Washington, les efforts faits pour atteindre un cessez-le-feu. La Russie a, pour sa part, annoncé qu'elle proposerait une résolution en faveur d'un cessez-le-feu immédiat si les 15 pays du Conseil de sécurité ne parvenaient pas d'ici à mardi 09H00 locales (14H00 GMT) à s'entendre sur le texte qui appelle à la fin des hostilités à Ghaza. De leur côté, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) ont estimé lundi qu'un cessez-le-feu à Ghaza serait "dans l'intérêt de tous". Réunis à Bruxelles, les ministres ont exprimé leur soutien aux "efforts de médiation de l'Egypte et d'autres acteurs" et "salué la mission du secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) dans la région", selon les conclusions de leurs travaux. La situation prévalant ces derniers jours dans les territoires palestiniens "souligne une fois de plus la nécessité urgente de promouvoir une solution à deux Etats permettant aux deux parties de vivre côte à côte dans la paix et la sécurité", ont réaffirmé les chefs de la diplomatie de l'UE. En revanche, une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hanane Achraoui, a vivement regretté lundi que l'UE ne prenne pas acte du fait que "les souffrances sont très majoritairement palestiniennes" et qu'elle n'ait pas "noté l'assassinat d'une famille entière la nuit dernière" à la suite d'une agression israélienne aérienne dans le nord de la ville de Ghaza. En outre, a-t-elle déploré, les ministres européens "n'ont pas réussi à suggérer la moindre mesure ou proposition d'engagement spécifique pour mettre fin aux souffrances" des Ghazaouis. Pour l'Iran, Israël est le seul responsable de la situation actuelle à Ghaza. "Ce ne sont pas l'Iran ni le Hamas qui cherchent l'affrontement, la guerre ou mettent en danger la vie d'une population innocente, mais c'est le régime sioniste, qui devrait être jugé pour crimes de guerre", a affirmé mardi Ramin Mehmanparast, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Le porte-parole réagissait ainsi aux propos tenus la veille par le président israélien Shimon Peres qui a accusé l'Iran notamment d'avoir livré au mouvement palestinien Hamas des missiles Fajr-5 lancés contre Israël au cours des derniers jours. En Turquie, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mardi Israël de mener un "nettoyage ethnique" contre les Palestiniens dans son offensive militaire visant la bande de Ghaza, déjà ravagée en décembre2008/janvier2009 par une opération meurtrière (plus de 1.400 martyrs). Le bilan de l'offensive aérienne israélienne lancée le 14 novembre contre Ghaza a atteint mardi 116 morts parmi les Palestiniens en majorité des femmes et des enfants, selon des sources médicales. Quelque 920 Palestiniens ont été également blessés, d'après les mêmes sources.