Alors que son aviation poursuit les raids criminels, Israël menace d'une intervention terrestre contre la bande de Ghaza au moment où la diplomatie semble tenter d'empêcher une escalade de plus en plus meurtrière dans une région au bord de l'explosion. Depuis le début de l'agression israélienne, mercredi, 116 Palestiniens ont été assassinés à Ghaza et quelque 920 blessés, et les dégâts incommensurables, le tout avec le consentement des Occidentaux. Les efforts pour une trêve, voire un cessez-le-feu, sont déployés par certaines parties, qui estiment qu'Israël a beaucoup à perdre en termes d'image en poursuivant ses massacres. Au Caire, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé toutes les parties en conflit à Ghaza «à cesser le feu immédiatement car toute nouvelle escalade mettrait toute la région en péril». Avec le souci de la symétrie dans le discours entre colonisateur et colonisé. Depuis le début de l'agression sur Ghaza, Washington, faisant peu de cas de ses relations avec le monde arabe, et de façon claire a assuré son allié israélien d'un soutien sans faille. A Ghaza, six Palestiniens ont été assassinés, hier, dans des frappes aériennes meurtrières que les médias occidentaux ne veulent pas voir. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé l'Etat hébreu de mener un «nettoyage ethnique» contre les Palestiniens. «Israël ignore dans cette région la paix, piétine le droit international et mène un nettoyage ethnique contre un peuple», a estimé à juste titre Erdogan. Le chef du gouvernement turc a estimé que les groupes palestiniens de Ghaza qui tirent des roquettes contre les colonies en Israël usaient de leur droit de «légitime défense» contre les attaques «arbitraires et illégales» de l'Etat hébreu, qui massacre des civils innocents. Israël «doit tôt ou tard rendre des comptes» pour ses «opérations sanglantes et inconscientes» visant la population palestinienne. Erdogan s'en est également pris, une nouvelle fois, à la passivité des pays occidentaux et du Conseil de sécurité de l'ONU. «Je ne crois plus à la justice de l'ONU (...) tant que la question palestinienne ne sera pas réglée, les souffrances et le sang resteront une partie intégrante du Proche-Orient», a ajouté le Premier ministre turc. Citant nommément les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, France, Chine, Russie et Royaume-Uni), Erdogan a clamé : «Si l'on doit agir seulement avec ce que disent ces pays, nous sommes fichus.» «Si l'on doit mourir, mourons alors comme des hommes», a lancé Erdogan. Un discours que n'oserait pas un dirigeant arabe. Une délégation de ministres arabes des Affaires étrangères est arrivée, hier, dans cette prison à ciel ouvert qu'est Ghaza pour manifester sa «solidarité» avec l'enclave palestinienne. La délégation devait se rendre dans la ville de Ghaza, dans le nord du territoire palestinien et rencontrer des survivants d'une famille décimée par un missile israélien. M. B./Agences