L'Agence internationale de l'énergie (AIE), bras énergétique de l'OCDE, a mis en garde, avant-hier, l'Australie contre les défis liés à la flambée de son secteur énergétique, évoquant une possible pénurie de main d'œuvre et des goulots d'étranglements en termes d'infrastructure. Riche de très importantes ressources, le pays devrait connaître une flambée de ses exportations, notamment de charbon et de gaz et l'un des plus importants défis pour l'Australie est de gérer cette flambée et d'empêcher l'inflation des coûts liée à une pénurie potentielle de main d'œuvre et à des goulots d'étranglements en terme d'infrastructure, a déclaré la directrice exécutive de l'Agence Maria van der Hoeven à Canberra, à la faveur de la publication d'un rapport sur la politique énergétique australienne. L'AIE a également salué l'entrée en vigueur d'une taxe carbone payée par les entreprises les plus polluantes en juillet pour combattre le changement climatique mais a affirmé que le pays devrait réaliser des investissements significatifs pour atteindre ses objectifs. L'AIE soutient fermement les efforts continus de l'Australie pour arriver à un bilan énergétique pauvre en carbone, a déclaré la directrice exécutive Maria van der Hoeven. Selon l'AIE, les ambitions en matière de politique énergétique du pays sont énormes et très coûteuse même pour une Nation riche en ressources. Des investissements significatifs seront nécessaires pour une transition vers une énergie propre et pour construire les infrastructures nécessaires à l'expansion des ressources nationales, a ajouté le rapport. L'AIE considère la taxe carbone comme un élément crucial de la politique climatique et nous espérons que son introduction en Australie va mettre fin aux incertitudes dans le secteur énergétique, a poursuivi Mme van der Hoeven. Mais même avec une taxe carbone, l'Australie aura besoin de mesures supplémentaires, en matière d'efficacité énergétique notamment ou pour financer à long terme le développement des énergies durables, a-t-elle estimé. La taxe carbone, entrée en vigueur après des années de débats houleux alimentés par les grands groupes miniers et l'opposition conservatrice, prévoit le paiement par les quelque 350 principaux émetteurs de CO2 du pays d'une taxe d'un montant fixe de 23 dollars australiens (18,6 euros) par tonne carbone. L'Australie est le 9e producteur mondial d'énergie et seulement l'un des trois seuls exportateurs nets dans l'OCDE. Elle dispose notamment d'importantes ressources en charbon, en gaz, en pétrole et en uranium, sans compter son énorme potentiel en matière éolienne, solaire ou géothermique. Le secteur énergétique représente 16 à 17% du PIB et emploie environ 100 000 personnes, selon le rapport de l'AIE.