L'indice de confiance des entrepreneurs allemands Ifo a rebondi en novembre, contrairement aux prévisions des analystes, qui s'attendaient à une nouvelle dégradation après six mois de baisse d'affilée, selon des chiffres publiés, avant-hier. L'Ifo s'est fixé à 101,4 points, retrouvant son niveau de septembre, après être descendu à 100,0 points en octobre. Les analystes du consensus Dow Jones Newswires tablaient sur une baisse à 99,5 points. L'indice sous-jacent de l'appréciation par les entrepreneurs de leur situation actuelle s'est aussi repris, à 108,1 points contre 107,2 points en octobre, tandis que l'autre indice sous-jacent, celui des attentes des entrepreneurs pour les six mois à venir, est remonté à 95,2 points, contre 93,2 points le mois précédent. "Les entreprises ont fait part d'une satisfaction légèrement plus grande sur leur situation actuelle. Ils sont également bien moins pessimistes sur l'évolution à venir de leur activité", a résumé, dans un communiqué, Hans-Werner Sinn, président de l'institut Ifo qui calcule cet indicateur. Précédemment, l'indice Ifo avait reculé pendant six mois de suite, tombant à son plus bas niveau depuis deux ans et demi. Cette embellie a été principalement soutenue par la résistance des exportations allemandes, notaient les analystes de la banque Barclays. Toutefois, "le sentiment actuel des entrepreneurs traduit un déclin marqué avant tout dans le secteur manufacturier et une dynamique négative pour l'ensemble de l'activité économique au dernier trimestre", a commenté Alexander Koch, économiste pour la banque UniCredit. Ses homologues du cabinet Capital Economics se montraient eux aussi peu optimistes: "la hausse inattendue révélée par l'étude Ifo de novembre ne modifie pas vraiment l'image de quasi-stagnation dans " le moteur de croissance " de la zone euro"."Dans l'ensemble, même si l'étude Ifo s'est montrée moins mauvaise que prévu, il serait très prématuré de conclure que l'Allemagne serait sur le point de s'engager dans une sorte de reprise qui pourrait avoir des effets bénéfiques pour les pays de la périphérie de la zone euro", soulignait notamment son chef économiste Jonathan Loynes. Croissance confirmée à 0,2% au troisième trimestre La croissance allemande a été confirmée à 0,2% au troisième trimestre, marquant un ralentissement depuis le début de l'année sur fond de crise européenne, selon des chiffres définitifs communiqués, avant-hier, par l'Office fédéral des statistiques Destatis. Au troisième trimestre, la première économie européenne a bien augmenté son Produit intérieur brut (PIB) de 0,2%, par rapport aux trois mois précédents, en données ajustées des variations calendaires, saisonnières et de prix, a indiqué, dans un communiqué, Destatis, qui confirme ainsi des chiffres provisoires publiés mi-novembre. "L'économie allemande fait front à la récession européenne, mais avec un rythme de croissance qui ralentit", commente Destatis. En effet, au premier trimestre de l'année, la croissance allemande avait été de 0,5% et au deuxième trimestre, de 0,3%. Sur un an, la hausse du PIB est de 0,9%. D'un trimestre sur l'autre, la croissance allemande a bénéficié "d'une impulsion positive" de l'étranger, avec une hausse de 1,4% des exportations de biens et de services. Sur la même période du troisième trimestre, les importations ont augmenté de façon moins importante, à +1%. En revanche, du marché intérieur allemand, sont venus des "signaux contradictoires", note Destatis. D'un côté, les dépenses privées et publiques ont progressé, mais de l'autre les investissements en biens d'équipements ont reculé. Pour l'heure, le gouvernement allemand compte enregistrer une croissance de 0,8% en 2012, avant un rebond à 1% en 2013. Reposant grandement sur son succès à l'international, l'économie allemande a récemment de plus en plus montré des signes d'affaiblissement en raison du ralentissement de l'économie mondiale en général et de la récession en Europe en particulier.