La première conférence mondiale du cacao, tenue du 19 au 23 novembre à Abidjan en Côte d'Ivoire, a permis aux experts, producteurs, négociants et multinationales de chercher des solutions à un secteur confronté au vieillissement des exploitants et des vergers, à des maladies cacaoyères et à la montée des cultures du palmier à huile et de l'hévéa. En marge de cette conférence, les petits producteurs, notamment ceux de la Côte d'voire et du Ghana, les deux plus grands producteurs du cacao en Afrique de l'Ouest, ont exprimé leur mécontentement face au traitement qui leur est réservé dans la filière. Avec une production annuelle de cacao respective de 1,41 million de tonnes et 840 000 tonnes, la Côte d'Ivoire et le Ghana ont représenté en 2011-2012, près de 60 pour cent d'une production mondiale annuelle, estimée à 3,962 millions de tonnes, selon l'Organisation internationale du cacao (Icco). La Côte d'Ivoire a pu ainsi engranger 500 milliards francs CFA (un milliard de dollars) de recette contre 300 milliards FCFA (600 millions de dollars) pour le Ghana, ajoute l'organisation. Cependant, les principaux acteurs du secteur, notamment les petits producteurs, estimés à plus d'un million et demi dans ces deux pays d'Afrique de l'ouest soutiennent ne pas bénéficier des retombées de la bonne santé financière de l'or brun. Ils attendent donc de meilleurs intéressements de la part des Etats et des multinationales. "Le cacao ne nourrit plus son homme parce qu'il est acheté à vil prix dans nos plantations. Or, il y a des pisteurs, des commerçants, l'Etat et les multinationales qui gagnant énormément", fustige Christophe Douka, président du Syndicat national des producteurs individuels de café-cacao de Côte d'Ivoire. Un groupement composé de 12.000 membres. "Les prix d'achat institués ne sont pas intéressants. Il y a des problèmes de routes et de ponts pour écouler le produit. Ensuite, les intrants sont chers et il y a une paupérisation accrue des planteurs", renchérit Yaw Mensah, un producteur de cacao, originaire de Quashie (ouest du Ghana). En Côte d'Ivoire, pour la campagne 2012-2013, le prix bord champ du kilogramme de cacao a été fixé à 725 FCFA (1,45 dollar). Au Ghana, il s'élève à 950 FCFA (1,8 dollar). Il convient de rappeler, que cette conférence a vu la participation de plus de1 200 experst producteurs, et négociants, venus de 40 pays. Ces derniers ont recommandé aux Etats d'adopter des politiques nationales prenant désormais en compte les conditions de vie et de travail des populations engagées dans le secteur.