Lors du 1er Africa CEO Forum, un méga-brainstorming des tops managers africains, organisé les 20 et 21 novembre derniers à Genève, en Suisse, à l'initiative du groupe de presse Jeune Afrique, en partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD), des patrons privés algériens invités à participer à cet évènement à savoir messieurs Issad Rebrab, patron du groupe Cevital, Mohamed Laïd Benamor numéro un du groupe Amor Benamor, Slim Othmani de NCA Rouiba, Karim Abderrahmane, Eden Hôtels, Taïeb Ezeraïmi du groupe SIM , Abdelmalek Sahraoui de Petroser, Hadj Saïd d'Avenir Décoration, et Abdelmadjid Fechkeur de Redmed Groupe, ont émis le vœu de saisir les nouvelles opportunités d'investissement qu'offrent les pays africains. A juste titre, il est utile de mentionner au passage que le groupe Cévital est le premier à avoir lancé des projets d'investissement dans quatre pays africains que sont la Côte d'Ivoire, l'Ethiopie la Tanzanie et le Soudan. Les quelque 300 participants à ce forum parmi lesquels figurent des hommes d'affaires algériens ont, pour l'occasion, débattu de plusieurs thèmes se rapportant notamment à l'amélioration des performances de l'entreprise, la croissance de cette dernière à une échelle internationale, des secteurs d'activités à cibler, les obstacles auxquels les entreprises peuvent se heurter, et ce dans la double perspective d'offrir une plateforme de dialogue et partant de proposer des solutions à même de pouvoir accompagner le développement de l'entreprise africaine. Dans cette optique, M. Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement a fait savoir que depuis deux années déjà, une dynamique de croissance est amorcée et qu'il faudrait s'attendre pour l'année prochaine, à un taux de croissance de 5,5% pour l'Afrique subsaharienne. En dehors de l'Afrique du Sud qui totalise à elle seule 32% du PIB de l'Afrique subsaharienne, le taux de croissance africaine sera de 6,5%, estime encore le financier, qui mettra toutefois à l'index l'Afrique du Nord où certains pays du Maghreb continuent de subir les effets des révolutions arabes de 2011 tandis que d'autres font face à l'onde de choc inhérente à la crise économique mondiale. Mais globalement, le continent africain est en mesure de développer un marché unique de doper les investissements et de renforcer les échanges commerciaux Sud-Sud, conclu-t-il. Selon un expert du cabinet Ernst & Young, cette croissance en Afrique va se maintenir et ce malgré la mauvaise conjoncture internationale actuelle. Il fera remarquer que le commerce intra-africain, qui ne représente que 13% de l'activité commerciale, est en pleine croissance et que les investissements intra-africains ont augmenté de 42% les cinq dernières années. M. Paul Collier, directeur du centre d'études des économies africaines à l'université d'Oxford, considère quant à lui que la croissance du continent dépend en grande partie des matières premières et que par conséquent le risque serait de ne pas profiter de l'exploitation de ces matières pour la croissance et le développement. Pour les différents intervenants dans ce forum, la dynamisation de la croissance en Afrique reste tributaire de l'accès au financement, dans la mesure où les investissements opérés sont, pour leur plupart, d'origine étrangère. Chiffre à l'appui, les experts comprennent mal pourquoi les apports intracontinentaux ne représentent que 2 milliards de dollars, alors que ceux de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) sont de l'ordre de 29 milliards de dollars. Et c'est dans ce sillage qu'un appel a été lancé à l'endroit des décideurs africains afin de diversifier les offres et les modes de financement dans un climat de stabilité politique favorable aux affaires. Avec une croissance optimisée à plus de 6% à l'horizon 2014, selon les prévisions de la Banque mondiale, le Continent noir parviendra-t-il à devenir ce puissant moteur de croissance, tant espéré par les populations d'Afrique ?