Le chef du gouvernement provisoire tunisien, M. Hamadi Jebali a affirmé, hier, que sa visite en Algérie est d'une importance particulière, au regard de la grande volonté politique qui anime les deux pays et qui doit être concrétisée sur le terrain. M. Jebali a indiqué que "la volonté qui existe tant au niveau officiel que populaire, confère un caractère sacré à notre mission qui concerne le présent et l'avenir de nos deux peuples et de notre région".Il a exprimé le souhait que "cette visite permette la concrétisation de ces aspirations et de cette volonté sur le terrain, étant convaincu que ce souhait est partagé par les deux parties". "Il y a plusieurs dossiers à débattre et à leur tête le renforcement des liens et leur concrétisation. Il s'agit de dossiers à caractère social, économique et commercial", a-t-il ajouté. "L'autre dossier d'une importance primordiale est la question sécuritaire, d'autant que notre région est exposée aux risques du terrorisme, de l'extrémisme et du trafic d'armes", a-t-il estimé, soulignant que "grâce à la volonté commune, nous aboutirons à une entente et une interaction très positive pour les deux pays". La question sécuritaire revêt une importance majeure M. Jebali a estimé que la rigueur est de mise pour la préservation des frontières communes, soulignant la nécessité de la coopération entre les pays voisins dans le cadre d'"une unité sécuritaire intégrée". Et d'ajouter : "Si le dossier est sécuritaire, l'approche ne l'est pas et son traitement ne doit pas l'être aussi", en précisant que cela nécessite l'examen "des causes et des ramifications du terrorisme qui prennent racines des injustices sociales, de la pauvreté et du chômage" et ce au sein d'une approche. "Cela ne signifie pas fermer les yeux sur la protection de nos frontières. Bien au contraire, il faut coopérer les uns avec les autres pour dissuader tous ceux qui croient que cette région est perméable à l'idéologie terroriste ou au trafic d'armes", a-t-il expliqué. Concernant la situation au Mali, il a indiqué que l'approche algérienne à l'égard de cette crise était "judicieuse et raisonnable", mettant en garde contre le danger que constitue cette crise pour la sécurité de la région. Pour le chef du gouvernement tunisien, le règlement de la situation dans ce pays doit être "global et sans recours à l'option militaire" comme ce fut le cas dans de nombreuses autres régions. Il a, dans ce contexte, insisté sur l'importance du dialogue interne au Mali et le règlement des problèmes religieux, ethniques, sociaux et politiques entre le nord et le sud du Mali. L'Algérie déploie d'importants efforts pour rapprocher les parties en conflit, a précisé M. Jebali, estimant que "si les Maliens parviennent à régler leurs problèmes internes ils seront en mesure d'éliminer eux-mêmes le terrorisme", d'où, a-t-il dit, la nécessité de les soutenir. Le chef du gouvernement tunisien a, par ailleurs, refusé toute intervention au Mali "en l'absence" d'une plateforme d'entente et de compréhension entre les Maliens car, a-t-il dit, une telle action est susceptible de compliquer la situation et d'exacerber le problème.