Le chef du gouvernement provisoire tunisien, Hamadi Jebali, a affirmé que la question sécuritaire se posait de façon "très incessante" dans la région, en raison de la "montée du terrorisme et du trafic d'armes". Dans un entretien accordé à l'APS, à la veille de la visite qu'il effectuera dimanche à Alger, M. Jebali a estimé que "la rigueur est de mise" pour "la préservation des frontières" communes, soulignant la nécessité de la coopération entre les pays voisins dans le cadre d'"une unité sécuritaire intégrée". La question sécuritaire se pose de "façon incessante" dans la région, notamment "face à la montée du terrorisme et du trafic d'armes", a-t-il rappelé. "Si le dossier est sécuritaire, l'approche ne l'est pas et son traitement ne doit pas l'être aussi", a-t-il estimé, précisant que cela nécessite l'examen "des causes et des ramifications du terrorisme qui prennent racines des injustices sociales, de la pauvreté et du chômage" et ce au sein d'une approche. "Cela ne signifie pas fermer les yeux sur la protection de nos frontières. Bien au contraire, il faut coopérer les uns avec les autres pour dissuader tous ceux qui croient que cette région est perméable à l'idéologie terroriste ou au trafic d'armes", a-t-il expliqué. Concernant la situation au Mali, il a indiqué que l'approche algérienne à l'égard de cette crise était "judicieuse et raisonnable", mettant en garde contre le danger que constitue cette crise pour la sécurité de la région. Pour le chef du gouvernement tunisien, le règlement de la situation dans ce pays doit être "global et sans recours à l'option militaire" comme ce fut le cas dans de nombreuses autres régions. Il a, dans ce contexte, insisté sur l'importance du dialogue interne au Mali et le règlement des problèmes religieux, ethniques, sociaux et politiques entre le nord et le sud du Mali. L'Algérie déploie d'importants efforts pour rapprocher les parties en conflit, a précisé M. Jebali, estimant que "si les Maliens parviennent à régler leurs problèmes internes ils seront en mesure d'éliminer eux-mêmes le terrorisme", d'où, a-t-il dit, la nécessité de les soutenir. Le chef du gouvernement tunisien a, par ailleurs, refusé toute intervention au Mali "en l'absence" d'une plateforme d'entente et de compréhension entre les Maliens car, a-t-il dit, une telle action est susceptible de compliquer la situation et d'exacerber le problème. Selon M. Jebali, l'intervention militaire étrangère et l'installation de bases pousseront le peuple malien à combattre cette intervention comme en Afghanistan et en Irak.