Les cours du pétrole se repliaient, hier, en Asie, au lendemain d'une séance molle à New York et en recul à Londres, sous l'effet d'indicateurs économiques mitigés aux Etats-Unis et des négociations budgétaires cruciales pour le premier pays consommateur de brut au monde. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier perdait 18 cents, à 88,91 dollars, dans les échanges électroniques, et le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance abandonnait 14 cents à 110,78 dollars. La veille, les cours du pétrole ont terminé en légère hausse à New York, mais en baisse à Londres, à l'issue d'une séance en dents de scie, des indicateurs mitigés aux Etats-Unis freinant le regain d'optimisme des courtiers après une bonne statistique chinoise. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier a gagné 18 cents à 89,09 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a cédé du terrain, terminant à 110,92 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 31 cents par rapport à la clôture de vendredi. Après une ouverture en nette hausse, les prix du brut new-yorkais se hissant brièvement au-dessus du seuil psychologique de 90 dollars, le marché du brut s'est incliné à la suite de l'annonce d'une baisse de l'activité des industries manufacturières aux Etats-Unis en novembre, après deux mois de hausse. "La réaction s'est d'abord fait sentir sur le marché des actions, à Wall Street, avant de se répercuter sur les prix du pétrole", a indiqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Les marchés étaient orientés à la baisse en raison des "chiffres décevants de la production manufacturière aux Etats-Unis" couplés à "une nouvelle impasse dans les discussions budgétaires avec le rejet par les démocrates de la dernière proposition des républicains", ont relevé les analystes de la maison de courtage IG Markets. Ces éléments pesaient manifestement plus lourds pour les investisseurs que la multiplication des signes d'une activité revigorée en Chine et les craintes pour l'approvisionnement en brut en provenance du Moyen-Orient suscitées par le dossier iranien, l'instabilité égyptienne ou le conflit israélo-palestinien. L'indice de l'activité manufacturière américaine a reculé de 2,2 points par rapport à octobre pour s'établir à 49,5%. La prévision médiane des analystes le donnait aussi en baisse, mais à 51,2%, bien au-dessus de la barre de 50,0% qui marque la frontière entre augmentation et contraction de l'activité. Parallèlement, les républicains du Congrès américain ont rendu publique leur première contre-proposition de réduction du déficit, rejetée peu après par la Maison Blanche qui l'a qualifiée de déséquilibrée, à moins d'un mois de l'échéance à haut risque du "mur budgétaire". Les négociations achoppent notamment sur l'opposition des républicains à toute hausse des taux d'imposition des ménages les plus riches, une exigence répétée de Barack Obama. Cependant, en Chine, les courtiers anticipaient une hausse de la demande au sein de la deuxième économie mondiale après l'annonce par la banque HSBC de la première expansion en treize mois de l'activité manufacturière chinoise, a relevé Phil Flynn, de Price Futures Group. Dans la matinée, les cours du brut avaient également profité de la bonne tenue des marchés financiers européens qui saluaient une demande d'aide formelle par l'Espagne pour restructurer ses banques et le lancement d'une opération de rachat par la Grèce d'une partie de sa dette souveraine. De plus, "les tensions géopolitiques contribuent" à tirer les prix du baril vers le haut, ont estimé les experts de Commerzbank, notant que les incertitudes au Proche-Orient ou dans le dossier iranien alimentaient les craintes de perturbations de l'offre de brut dans la région.