Les cours du pétrole ont clôturé en nette baisse, avant-hier, à New York et à Londres, l'accélération des embauches aux Etats-Unis en octobre échouant à rassurer un marché inquiet pour la demande et pénalisé par une hausse du billet vert. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre a chuté de 2,23 dollars à 84,86 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a terminé à 105,68 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,49 dollars par rapport à la clôture de la veille. En début d'échanges, le rapport très attendu sur l'emploi aux Etats-Unis en octobre a donné un peu de soutien au marché, selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. En effet, s'il montre un taux de chômage en légère hausse, à 7,9%, ce document fait surtout état d'une accélération des embauches dans le pays, avec la création de 171 000 emplois, une statistique nettement supérieure aux attentes et en hausse de 16% par rapport à septembre. Ces chiffres vont certainement faire plaisir au président (américain, Barack) Obama, à quatre jours de l'élection présidentielle, a remarqué Matt Smith, de Schneider Electric, mais sur le plan du marché du pétrole, ils ne suffisent pas à le faire passer en territoire positif. S'il est encourageant, ce rapport a déclenché une hausse du dollar, qui revenait à des niveaux plus vus depuis début octobre face à l'euro, a noté John Kilduff, de Again Capital. Après une salve d'indicateurs rassurants sur le front de l'emploi et dans le secteur manufacturier publiés cette semaine, la progression des embauches en octobre renforçait l'idée que la reprise américaine reprenait de la vigueur, loin devant le Vieux continent. D'autre part, les courtiers sont conscients du fait qu'une partie des mesures d'assouplissement de la Fed (Réserve fédérale américaine) finiront par prendre fin, au fil de l'amélioration de l'économie américaine, et cela pèse sur le marché, a relevé John Kilduff. Outre la stimulation de la croissance économique, le concours financier énorme fourni par la banque centrale renforce notamment l'attractivité des actifs jugés plus risqués comme les matières premières et l'or noir. Par ailleurs, selon M. Lipow, le WTI a été plombé par une forte hausse de l'offre (aux Etats-Unis), la production de brut au Texas atteignant désormais plus de 2 millions de barils par jour de brut, le plus haut niveau depuis des décennies, citant des chiffres du département de l'Energie américain (DoE). Les prix du Brent étaient de leur côté pénalisés par le retour progressif à la normale des opérations de production en mer du Nord après une période de maintenance prévue initialement essentiellement sur le mois de septembre et qui s'est prolongée au mois d'octobre pour de nombreuses installations. En Asie, les cours du pétrole étaient mitigés vendredi, les investisseurs rassérénés la veille par de bons indicateurs aux Etats-Unis et par un recul inattendu des stocks de brut restant prudents avant la publication du rapport mensuel sur le chômage et l'emploi dans la première économie mondiale. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre reculait de 16 cents, à 86,93 dollars dans les échanges matinaux, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance gagnant de son côté 3 cents à 108,20 dollars.