Les principales Bourses européennes ont ouvert sur une note hésitante, hier, sous l'effet d'une consolidation après les gains des dernières séances et faute d'avancée dans les cruciales négociations sur le budget aux Etats-Unis. L'indice CAC 40, en baisse à l'ouverture, s'est retourné pour s'afficher en légère hausse de 7,26 points ou 0,20% après 24 minutes d'échanges, à 3 573,85 points. Le Dax-30 est inchangé à Francfort tandis que le FTSE-100 cède 0,14% à Londres. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50, initialement en baisse, avance de 0,11% à 2 585,18 points. Les indices européens, qui avaient fini sous leurs plus hauts la veille en réaction à l'annonce d'une contraction inattendue du secteur manufacturier américain en novembre, sont jugés mûrs pour une consolidation après avoir atteint d'importants niveaux techniques. Le CAC a ainsi franchi en séance le seuil des 3 600 points pour la première fois depuis août 2011 et le Footsie londonien a testé pour la deuxième journée consécutive les 5 900 points, alors que l'EuroStoxx 50 butait sur la résistance de 2 611, niveau qui correspond à son plus haut de 2012 atteint en mars. A plus long terme toutefois, les analystes techniques se montrent optimistes et veulent croire à la poursuite de la phase de hausse du marché entamée mi-novembre et qui a vu le CAC gagner 6,5% en deux semaines. La journée s'annonce en outre dépourvue de tout indicateur majeur, si ce n'est les chiffres du chômage pour novembre en Espagne. Le nombre de chômeurs a de nouveau progressé à 4,91 millions en novembre, selon l'évaluation du ministère de l'Emploi. Alors que la situation s'apaise dans la zone euro, l'attention se focalise à plein sur les négociations budgétaires aux Etats-Unis. La Maison blanche a rejeté la veille les dernières propositions républicaines comportant une réforme fiscale et une réduction des dépenses, jugeant qu'elles ne permettent pas au président Obama de tenir sa promesse d'augmenter les impôts des classes les plus favorisées. Faute d'un accord avant la fin du mois, ce sont quelque 600 milliards de dollars de hausses d'impôts et de réductions de dépenses publiques qui prendraient effet au 1er janvier, menaçant de faire retomber l'économie américaine en récession. L'issue incertaine des négociations pèse sur le dollar alors que l'euro bénéficie de l'apaisement des tensions en Grèce et en Espagne. Paris: le CAC 40 débute sans entrain (+0,11%) La Bourse de Paris évoluait autour de l'équilibre, hier matin (+0,11%), prudente après la baisse de Wall Street la veille, dans une séance qui s'annonce pauvre en rendez-vous et sur fond d'incertitudes quant aux discussions budgétaires aux Etats-Unis. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 prenait 3,98 points à 3 570,57 points. La veille, il avait gagné 0,26%, après avoir atteint un plus haut depuis août 2011 en séance. Le marché parisien, qui a repris 6,7% depuis la mi-novembre, revenait à la prudence au lendemain d'un recul de la Bourse de New York et marquait une pause hier dans les premiers échanges. Parmi les valeurs, EADS (+2,10% à 27,00 euros) était une nouvelle fois recherché. La recomposition de l'actionnariat du groupe, considérée comme imminente la veille par le président français François Hollande, devrait être divulguée hier après la clôture de la Bourse, selon Latribune.fr. En revanche, EDF reculait (-2,13% à 13,99 euros). Le groupe a annoncé avoir relevé de 2 milliards d'euros son estimation du coût de la construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), portée à 8,5 milliards d'euros inflation comprise. Les valeurs défensives, moins soumises à la conjoncture, étaient en hausse, comme France Télécom (+0,43% à 8,16 euros) et Essilor (+0,21% à 75,29 euros). Plusieurs valeurs industrielles étaient à la traîne, à l'instar de PSA Peugeot Citroën (-1,17% à 4,57 euros), Renault (-1,11% à 37,53 euros), Alcatel-Lucent (-0,58% à 0,86 euro) et Saint-Gobain (-1,50% à 30,22 euros). Neopost (-5,94% à 38,12 euros) chutait après avoir annoncé que son chiffre d'affaires annuel se situerait dans la fourchette basse de ses prévisions. Les analystes de Société Générale ont par ailleurs abaissé leur recommandation sur la valeur. Pierre et Vacances progressait (+2,64% à 14,38 euros) quant à lui grâce à une note favorable de Société Générale. Enfin, Oeneo prenait 3,32% à 2,18 euros après avoir dégagé au premier semestre de son exercice décalé 2012-2013 un bénéfice net en hausse de plus de 20%. Londres: le Footsie en baisse, les Etats-Unis inquiètent La Bourse de Londres évoluait en baisse hier, dans le sillage des marchés américains, les investisseurs se montrant prudents en l'absence de progrès dans les discussions budgétaires aux Etats-Unis. Dans les premiers échanges, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 17,92 points, soit un recul de 0,31% par rapport à la clôture de la veille, à 5 853,32 points. Les valeurs minières étaient dans l'ensemble orientées à la baisse, comme Randgold Resources (-0,98% à 6 600 pence), Xstrata (-0,82% à 1 025 pence), Rio Tinto (-0,64% à 3 100 pence) ou Anglo American (-0,66% à 1 731 pence). Wolseley perdait 0,98% à 2 836 pence après la publication de son rapport d'activité portant sur le premier trimestre. Les groupes pétrolier BP (-0,87% à 426,4 pence) et Royal Dutch Shell (-0,46% 2 144,6 pence) reculaient également. Parmi les valeurs moyennes de l'indice FTSE-250, le voyagiste Tui Travel prenait 0,76% à 271 pence. Le voyagiste a annoncé, hier, des bénéfices annuels en hausse et s'est montré confiant pour l'avenir sur ses principaux marchés, à l'exception de la France. Suisse : ouverture en légère hausse, OC Oerlikon en point de mire La Bourse suisse a ouvert en terrain légèrement positif, hier, accentuant sa progression après les hausses de la veille et de la semaine dernière, et ignorant ainsi les indications préalables à dominante négative. Dans les premiers échanges, le SMI montait de 0,35% à 6 862,48 points. Le SLI gagnait 0,29% à 1 039,15 points et le SPI de 0,27% à 6 306,69 points. En l'absence de nouvelles de sociétés, les variations de cours sont dues principalement aux commentaires des analystes. Sonova engrangeait 1,8% à 104 CHF, Morgan Stanley ayant relevé la recommandation à "overweight" de "equal-weight" et l'objectif de cours à 115 (92) francs suisse. L'action Sika s'appréciait de 0,6% à 2 074 francs suisse. UBS estime que le titre dispose encore de potentiel et relève son objectif de cours à 2 300 (2 200) francs. Outre Sonova, les plus belles avancées de la matinée revenaient à CS (+1,1%), Bâloise (+0,8%) et Richemont (+0,7%). Les actions du groupe de luxe genevois vont faire leur entrée le 24 décembre dans l'indice européen Stoxx-50 et y remplacer les titres de France Telecom. Swatch faisait un tout petit mieux que son confrère, sur un repli de 0,1%. Le bon de jouissance Roche montait de 0,4% dans le sillage d'un léger relèvement d'objectif de cours de Kepler. Novartis et Nestlé s'appréciaient respectivement de 0,4% et 0,3%. Dans le camp des perdants figuraient Adecco (-0,7%) et SPS (-0,5%). La société immobilière SPS a dégagé quelque 350 millions de francs grâce l'augmentation de capital. On trouvait également Holcim (-0,6%), Schindler (-0,4%), Swiss Life (-0,3%) ou encore Clariant (-0,2%). Sur le marché élargi, l'action du groupe industriel OC Oerlikon progressait de 4,5%. Le groupe a vendu l'activité fibres naturelles de la division textiles au groupe chinois Jinsheng pour 650 millions de francs. La réduction de la part de l'activité très cyclique des machines textiles est accueillie favorablement par les analystes. Le prix de vente aurait cependant pu être plus élevé, ont-ils ajouté. Le groupe publicitaire Publigroupe (+ 3,9%) table chez sa filiale Publicitas pour cette année sur une perte de 22 millions de francs, supérieure aux attentes. La hausse du cours s'explique par le versement d'un dividende, qui a été annoncé avant la journée des investisseurs. Concernant EFG Financial Products (+2,7% à 45,75 francs), Credit Suisse a démarré la couverture à "outperform", avec un objectif de cours de 52 francs. Les produits proposés par l'établissement financier sont axés sur les besoins du marché et les perspectives de croissance sont particulièrement solides, selon les analystes. Le spécialiste des logiciels pour téléphones mobiles Myriad (-0,4%) a annoncé une réorganisation et un nouveau chef. Stephen Dunford a ainsi été nommé directeur général avec effet immédiat. Tokyo finit en repli de 0,27%, inquiétudes pour les Etats-Unis La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en repli de 0,27%, inquiète du recul de l'activité manufacturière aux Etats-Unis en novembre. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a reculé de 25,72 points à 9 432,46 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a terminé de son côté quasi stable (+0,03%), grappillant 0,24 point à 781,97 points. L'activité a été faible, avec 1,74 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Comme à Wall Street la veille, les investisseurs de la place de Tokyo ont mal digéré l'annonce d'une baisse plus importante que prévu de l'activité des industries manufacturières en novembre aux Etats-Unis. Cette nouvelle a enrayé la dynamique de progression du marché à l'œuvre à Tokyo depuis quelques semaines, encouragée par un vent d'optimisme sur une résolution progressive de la crise d'endettement en zone euro.La Bourse de Tokyo a aussi vigoureusement grimpé ces derniers temps dans l'espoir d'une victoire du conservateur Shinzo Abe, aux élections législatives du 16 décembre. M. Abe, veut pousser la Banque du Japon à amplifier sa politique d'assouplissement monétaire. L'attente du retour de la droite au pouvoir, à la place du Parti Démocrate du Japon de centre-gauche, a permis de limiter les pertes liées à la déception sur l'industrie américaine, ont souligné des courtiers. Mais un certain nombre d'opérateurs ont pris prétexte des statistiques américaines pour engranger des bénéfices après la forte hausse du Nikkei ces dernières semaines. Le yen a en outre légèrement rebondi face au dollar et à l'euro, ce qui a nui à l'attractivité des groupes exportateurs, dont la valeur des revenus à l'étranger est réduite lorsque la devise japonaise augmente. Les fabricants d'électronique, déjà en difficulté, ont perdu en conséquence encore un peu de terrain: Sony a cédé 0,50% à 793 yens, Panasonic 0,49% à 404 yens et Canon 0,91% à 2 934 yens. Sharp est en revanche un peu remonté, de 1,16% à 174 yens, sur la foi d'un article de presse affirmant que le fabricant américain de semi-conducteurs Qualcomm était prêt à investir l'équivalent de presque 100 millions d'euros dans son capital. Du côté des constructeurs d'automobiles, Nissan a ralenti brutalement de 3,72% à 777 yens. Peu après la clôture, il a annoncé une chute de près de 30% de ses ventes en Chine en novembre, sur un an, en partie du fait d'une crise diplomatique sino-nippone qui pèse sur ses affaires dans l'Empire du milieu. Les autres grands constructeurs nippons ont mieux résisté à la Bourse: Toyota a fini en très légère baisse de 0,14% à 3 510 yens et Honda en hausse de 0,85% à 2 723 yens. Parmi les autres secteurs, la sidérurgie, très sensible aux vents de la conjoncture, a souffert: Nippon Steel & Sumitomo Metal a perdu 1,58% à 187 yens et JFE Holdings 1,91% à 1 280 yens. Les groupes pétroliers ont tiré leur épingle du jeu: JX Holdings a grimpé de 2,07% à 443 yens et Inpex de 0,56% à 445 000 yens.