Les Etats-Unis ont exhorté le gouvernement israélien a revoir les projets de développement de colonies juives de Cisjordanie occupée dévoilés la semaine dernière. Plusieurs capitales européennes avaient convoqué dans la journée les ambassadeurs d'Israël pour protester contre ces projets. Au lendemain de la reconnaissance implicite à l'Onu de l'existence d'un Etat palestinien, le gouvernement israélien a confirmé vendredi l'existence de projets prévoyant la construction de 3000 logements en Cisjordanie, notamment dans un secteur baptisé E1 et jugé particulièrement sensible, entre Maalé Adoumim et Jérusalem. "Nous avons fait savoir clairement au gouvernement israélien qu'un tel acte était contraire à la position des Etats-Unis, qui sont opposés aux initiatives unilatérales, y compris concernant l'activité dans les implantations et la construction de logements à Jérusalem Est", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney. "Nous exhortons les dirigeants israéliens à reconsidérer ces décisions unilatérales et à faire preuve de retenue, dans la mesure où ces actes sont contre-productifs et compliquent la reprise des négociations directes en vue d'une solution à deux Etats", a-t-il également poursuivi. Changement de ton Le ton adopté, avant-hier, tranche brutalement avec la solidarité affichée lors de l'offensive israélienne de la fin novembre dans la bande de Ghaza et après la reconnaissance implicite de l'existence d'un Etat palestinien à l'ONU. Les ambassadeurs israéliens à Paris, Londres, Stockholm, Copenhague et Madrid ont également été convoqués lundi par les ministères des Affaires étrangères qui souhaitaient leur signifier leur "préoccupation" et leur "désapprobation". Par ailleurs, le président français François Hollande a espéré que les décisions de construction ne seraient "pas appliquées". Il a toutefois rejeté "une logique de sanctions" envers l'Etat hébreu. L'ONU appelle Israël à ouvrir ses installations nucléaires aux inspections Sur un autre registre, l'Assemblée générale de l'ONU a approuvé à une large majorité une résolution appelant l'occupant israélien, à ouvrir rapidement ses installations nucléaires pour qu'elles soient inspectées. La résolution, approuvée, avant-hier, par 174 voix pour, six contre et six abstentions, appelle l'Etat hébreu à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) "sans délai" et à ouvrir ses installations nucléaires aux inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Israël, les Etats-Unis, le Canada, les Iles Marshall, la Micronésie et Palau ont voté "non". Les résolutions adoptées par l'Assemblée générale de l'ONU, qui compte 193 membres, ne sont pas légalement contraignantes, mais elles reflètent l'opinion internationale et ont un poids moral et politique. Israël a toujours refusé de rejoindre le TNP, tout comme l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord, trois Etats possédant des armes nucléaires.