Le vote au Conseil de sécurité sur un projet de résolution visant à renforcer le rôle des Nations unies en Irak, qui avait été prévu pour jeudi, a été reporté à vendredi pour des raisons logistiques et techniques, a indiqué un diplomate à L'ONU. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, co-rédacteurs du texte, voulaient s'assurer que des modifications mineures apportées au texte mardi dernier avaient l'aval du gouvernement irakien et l'absence de Baghdad du Premier ministre Nouri al-Maliki -en visite en Iran - a causé ce report, a indiqué à la presse l'ambassadeur américain à l'ONU, Zalmay Khalilzad. "C'est une question de logistique liée au fait que le Premier ministre irakien était en visite en Turquie puis en Iran", a-t-il dit. "Nous voulions être sûrs que le texte final avait l'aval de son gouvernement". M. Khalilzad a précisé s'être entretenu au téléphone avec le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zubari, qui l'a assuré que Baghdad était "satisfait" du texte. "Nous voterons demain" (vendredi), a-t-il encore dit. Ce projet de résolution, déposé la semaine dernière par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, vise d'une part à proroger d'un an le mandat de la Manui, qui expire le 10 août. Il prévoit d'autre part que le représentant spécial de l'ONU en Irak et la Manui apportent, "si les circonstances le permettent", conseil, soutien et assistance au gouvernement irakien dans les domaines, politique, électoral, constitutionnel, juridique, économique, ainsi qu'en matière de retour et de réintégration des réfugiés et de promotion des droits de l'Homme. Parallèlement, le texte souligne le "rôle important" joué par la force multinationale en Irak pour soutenir la Manui, et reconnaît que "la sécurité est essentielle" pour que la mission de l'ONU puisse s'acquitter de ses tâches. Les Etats-Unis s'efforcent depuis plusieurs mois d'obtenir que l'ONU joue un rôle accru en Irak, ce à quoi le secrétaire général, Ban Ki-moon, s'est déclaré favorable, lors d'une rencontre le 17 juillet à Washington avec le président George W. Bush Sur le terrain, au moins six personnes, dont deux femmes et un enfants, sont mortes vendredi dans un attentat à la voiture piégée sur un marché de Kirkouk (nord de l'Irak) qui a fait plusieurs dizaines de blessés, a annoncé la police locale. En outre, à Mossoul, toujours dans le nord de l'Irak, trois policiers irakiens ont été exécutés en public par des insurgés, en plein centre-ville, a de son côté annoncé la police irakienne. Deux attentats ont ébranlé Kirkouk vendredi. Le premier, une bombe contre une patrouille de police, a fait un mort --un civil-- et six blessés, dont deux policiers et un enfant, selon la police de Kirkouk. Le second, survenu vers 12H30 locales (09H30 GMT), a tué au moins six civils, dont deux femmes et un enfant, a indiqué le colonel Cheikh Zad Mouferi. Le véhicule, rempli d'explosifs, était garé près du marché al-Hourriyah, dans l'est de la ville, où étaient installés de nombreuses échoppes de fruits et légumes, a-t-il précisé. Des dizaines de personnes ont été blessés dans cet attentat. Les forces de sécurité irakiennes et américaines ont bouclé la zone, a poursuivi le colonel Mouferi. Toujours à Kirkouk, le propriétaire d'une boutique a été tué dans son magasin par des inconnus qui ont pris la fuite en voiture, selon la même source. Par ailleurs, trois policiers irakiens ont été exécutés par des insurgés lors d'une exécution publique en plein centre de Mossoul, dans le nord du pays, a annoncé la police irakienne. Les trois hommes avaient été enlevés il y a quelques jours, a précisé le général Abdelkarim Khalaf al-Joubouri. Les policiers ont été amenés vendredi matin dans le centre-ville et tués par balles devant les habitants, dans un message à destination de la population pour qu'elle ne coopère pas avec les forces de sécurité de la coalition dirigée par les chiites et soutenue par les Etats-Unis.