La Maison Blanche et les républicains se sont mutuellement accusés, avant-hier, de refuser de détailler leurs plans pour éviter une cure d'austérité forcée aux Etats-Unis, programmée pour le 2 janvier prochain, si aucun accord n'est trouvé. "Plus la Maison Blanche traînera des pieds, plus notre économie se rapprochera du " mur budgétaire "", a prévenu le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, en assurant "toujours attendre que la Maison Blanche identifie les coupes dans les dépenses auxquelles le président est prêt à consentir". "Où sont les coupes budgétaires du président?", a-t-il insisté dans l'enceinte de l'assemblée. Quelques heures plus tard, son bureau a fait savoir qu'une nouvelle offre budgétaire avait été envoyée à la Maison Blanche, sans toutefois en donner les détails. Plus tôt, le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, avait prévenu que "le temps presse" pour parvenir à un accord. Le patron de la majorité démocrate dans la même assemblée, Harry Reid, a estimé que "ce sera très difficile d'y parvenir avant Noël" et accusé les républicains d'obstruction. Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a pour sa part affirmé que M. Obama, avait présenté des coupes dans les dépenses dès septembre 2011 dans un document envoyé au Congrès. "Le président a proposé des coupes détaillées dans les dépenses, ainsi que des projets détaillés de nouvelles rentrées, contrairement aux autres parties prenantes aux négociations", a déclaré M. Carney, lors de son point de presse avant-hier. MM. Obama, et Boehner, se sont vus dimanche à la Maison Blanche, un entretien qualifié de "cordial" des deux côtés, mais aucun progrès n'a été révélé. Les deux camps s'opposent sur la question de l'augmentation des impôts sur les Américains les plus riches, une exigence de Barack Obama, que les chefs républicains ont jusqu'à présent refusée. Recherche d'un plan alternatif Le 2 janvier, une combinaison de hausses d'impôts pour tous les contribuables et de baisses des dépenses publiques doit entrer en vigueur, une échéance surnommée "mur budgétaire" pour le choc qu'elle imposerait à l'économie américaine. Démocrates et républicains veulent trouver un plan alternatif de réduction du déficit, mais la question des impôts bloque jusqu'ici les discussions. Dans le même temps, des chefs d'entreprise américains ont mis en garde contre les conséquences de l'affrontement actuel sur l'activité économique. Plus de 160 d'entre eux ont signé une lettre pressant les deux parties de parvenir à un accord, et promis de le soutenir s'il était "digne de la confiance des marchés". "Depuis bien trop longtemps, la paralysie politique a provoqué une incertitude mondiale qui décourage les entreprises d'investir et d'embaucher. Cette paralysie doit cesser, d'une façon qui résiste à la tentation de dire qui a gagné ou perdu", ont assuré ces dirigeants dans leur lettre.