Les principales Bourses européennes ont ouvert la semaine, hier, en ordre dispersé après la victoire du Parti libéral démocrate (PLD) la veille, aux élections législatives anticipées du Japon, dans un contexte toujours marqué par les incertitudes entourant le "mur budgétaire" américain. Cette victoire confortable de la droite nippone (qui ouvre la voie à une politique active de la Banque du Japon de lutte contre la déflation) n'a pas empêché certains investisseurs de prendre leurs bénéfices après les gains de la semaine dernière. Le futur Premier ministre japonais Shinzo Abe, a annoncé hier qu'il demanderait à son gouvernement, une fois formé le 26 décembre, de travailler avec la Banque du Japon pour fixer un objectif d'inflation de 2%. "Le Premier ministre s'est clairement exprimé en faveur d'une politique monétaire agressive, pour relancer de l'économie japonaise", écrit Zahid Mahmood, trader chez London Capital Group à Londres. La crainte que les négociations budgétaires aux Etats-Unis n'aboutissent pas à temps incite également les investisseurs à opter pour la prudence. L'absence d'accord sur le "mur budgétaire" avant la fin de l'année entraînerait des hausses d'impôts et des baisses de dépenses automatiques de l'ordre de 600 millions de dollars et menacerait de faire retomber le pays en récession. À Paris, le CAC 40 recule de 0,29% à 3 635,93 points dans les premières cotations. À Francfort, le Dax gagne 0,24% et à Londres, le FTSE cède 0,23%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 est quasiment stable (-0,08%), pris entre une hausse des valeurs cycliques et un recul des valeurs financières. L'euro, comme le dollar, fait un bond en avant face au yen après les élections nippones, et se maintient au-dessus de 1,3150 dollar, malgré un léger recul face au billet vert. Les futures sur Bund ont débuté en léger recul, en vue d'un redressement de l'économie japonaise et alors que certains intervenants espèrent un accord budgétaire aux Etats-Unis. Paris: le CAC en légère baisse dans un marché sans allant La Bourse de Paris était en légère baisse, hier en début de matinée (-0,19%), dans une séance calme, à deux semaines de la fin de l'année alors que le marché devrait rester focalisé sur le débat budgétaire aux Etats-Unis. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 cédait 7,43 points pour s'inscrire à 3 635,54 points. Sur le front des valeurs, Alcatel-Lucent était en hausse de 2,19% à 0,93 euro, toujours porté par l'obtention de 1,615 milliard d'euros de prêts venant d'un consortium bancaire mené par Goldman Sachs et Credit Suisse. Natixis a relevé sa recommandation sur la valeur à "acheter", contre "neutre" auparavant et son objectif de cours a été porté à 1,5 euro, contre 0,8 euro. Areva prenait 2,24% à 13,7 euros après le triomphe électoral au Japon du Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite) favorable au redémarrage de réacteurs nucléaires. L'action de la compagnie gérant la centrale de Fukushima, Tokyo Electric Power, s'est envolée hier de presque 33% à la Bourse de Tokyo. Les titres du secteur automobile étaient en hausse à l'image de Peugeot (+2,49% à 5,4 euros), Renault (+1,14% à 41,30 euros), Valeo (1,21% à 37,96 euros). ArcelorMittal était en hausse (+0,78% à 12,86 euros) alors que le flou entoure toujours l'avenir du site de Florange (Moselle). PPR progressait de 0,32% à 142,1 euros. Le groupe a annoncé avoir finalisé la cession des activités américaines dans le sport de sa filiale de vente à distance Redcats à la société locale NTE (Northern Tool+ Equipment). Vivalis perdait 6,09% à 6,94 euros. Cette société de biotechnologie va fusionner avec sa concurrente autrichienne Intercell, pour donner naissance à un nouveau spécialiste européen des vaccins et des anticorps, qui pèsera quelque 250 millions d'euros en Bourse. GDF Suez était en légère baisse (-0,10% à 15,26 euros). Le groupe a annoncé la cession de 60% de ses activités canadiennes dans les énergies renouvelables, valorisées 1,5 milliard d'euros (dette comprise), et la création d'une société commune aux côtés des deux acquéreurs de cette participation. Parmi les replis on note également Total (-1,29% à 38,95 euros) ou France Télécom (-1,32% à 8,38 euros). Londres: le FTSE en légère baisse, préoccupée par les Etats-Unis La Bourse de Londres évoluait en légère baisse, hier matin, les investisseurs s'inquiétant toujours des discussions budgétaires aux Etats-Unis à l'approche de la date limite pour trouver un compromis. Dans les premiers échanges, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 7,61 points, soit 0,13% par rapport à la clôture de vendredi, à 5 914,15 points. La société de location de groupes électrogènes Aggreko chutait de 17,3% après la publication de ses résultats. Les banques étaient dans le rouge, comme Royal Bank of Scotland (RBS) (-0,29% à 301,4 pence), HSBC (-0,28% à 639,8 pence) ou Lloyds Banking Group (-0,16% à 46,6 pence). Les compagnies minières étaient en revanche en hausse, à l'image d'ENRC (+1,07% à 272,9 pence), Vedanta Resources (-1% à 1 116,1 pence) et Anglo American (-0,77% à 1 840,5 pence). Suisse : ouverture en petite baisse, la pause se prolonge La Bourse suisse évoluait de peu sous l'équilibre, hier, dans les premiers échanges. La pause de la semaine dernière semblait ainsi se poursuivre. Le SMI cédait 0,11% à 6 894,58 points dans les premières transactions, le SLI s'effritait de 0,08% à 1 047,15 points, le SPI reculait de 0,10% à 6 342,78 points. Sur les 30 titres du SLI, 14 étaient en baisse. UBS (-0,9%) affichait le plus fort recul du SMI. "Le Temps" a fait état de la prochaine mise en examen probable en France de la banque elle-même, soupçonnée notamment de blanchiment d'argent. Ce nouvel épisode, qui intervient après une série de perquisitions dans les filiales françaises du groupe, vient s'ajouter à des soupçons d'évasion fiscale en Allemagne et à une éventuelle amende de 1,5 milliards de dollars pour l'implication d'UBS dans le scandale du Libor. Holcim (-0,8%) était également mal orienté. Le cimentier saint-gallois a annoncé une restructuration en profondeur de ses activités en Europe, suite à la baisse d'activité dans la construction. Ces mesures devraient permettre de réduire les coûts de 120 millions de francs suisse par an, mais impliqueront des charges supplémentaires de 100 millions de francs suisse. La BC de Zurich a déjà réduit ses propres prévisions de résultats 2012 et Vontobel estime que les amortissements supplémentaires également annoncés ne sont pas très rassurants. SPS (-0,7%), Swisscom (-0,6%) et Roche (-0,4%) évoluaient aussi dans le rouge. Lonza (-0,4%) était également en baisse. Richard Ridinger, CEO, ne considère pas l'entreprise comme une cible pour un repreneur, a-t-il déclaré à la "SonntagsZeitung". Depuis le début de l'année, l'action a enregistré une baisse de près de 12% et figure ainsi parmi les blue chips les plus faibles. Selon le marché, la situation ne va pas s'améliorer d'ici la fin de l'année, car plus personne ne souhaite détenir du Lonza. Novartis (-0,2%) reculait aussi légèrement. Les autorités américaines ont homologué le médicament Signifor pour le traitement du syndrome de Cushing, ce qui n'a presque aucune influence sur le cours, relèvent les observateurs. Zurich Insurance (-0,1%) se maintenait dans la moyenne. L'assureur a annoncé hier que l'ouragan Sandy avait provoqué des dommages cumulés estimés à 700 millions de dollars, après déduction des réassurances. Ce montant est supérieur à ce qui était attendu, donc négatif, estime le marché. Le niveau élevé du rendement du dividende ne devrait toutefois pas s'en trouver modifié, ce qui stabilise quelque peu le cours de l'action. Swatch figurait en tête de la liste des gagnants, suivi par Transocean, Sulzer (+0,8% chacun) et Adecco (+0,6%), sans nouvelle particulière. Sur le marché élargi, la banque régionale Valiant chutait de 6,8%). Elle ne poursuivra pas ses discussions avec la Banque cantonale bernoise (BCBE) à propos d'une éventuelle fusion. Alpiq reculait de 2,0% après avoir annoncé vendredi des corrections de valeur à hauteur d'environ 1,4 milliards de francs suisse. Kuoni restait inchangé. Le voyagiste a cédé, le 30 novembre dernier, ses activités aux Pays-Bas et en Espagne à la direction en place, dans le cadre d'un management buy-out. Les répercussions financières sont estimées à 80 millions de francs suisse. Tokyo: le Nikkei clôture à +0,94% et salue la victoire du PLD La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en hausse de 0,94%, les investisseurs saluant la victoire des conservateurs du PLD aux législatives japonaises de la veille. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 91,32 points à 9 828,88 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a augmenté de son côté de 0,85%, prenant 6,80 points à 807,84 points. L'activité a été extrêmement intense, avec 2,85 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Autre motif de réjouissance pour les acteurs de la Bourse nipponne, le yen a encore reculé, tombant à son plus bas niveau en un an et demi face au dollar, avant de se reprendre quelque peu, et à son plus faible niveau en neuf mois face à l'euro. En nette hausse dans la matinée, le Nikkei a toutefois fini en progression plus modérée, certains donneurs d'ordre prenant des bénéfices. Parmi les fabricants d'électronique, Sharp a néanmoins bondi de 11,90% à 301 yens, tandis que Panasonic progressait de 2,28% à 493 yens et Sony de 1,43% à 919 yens. Du côté des constructeurs d'automobiles, Toyota n'a gagné que 0,56% à 3 620 yens et Honda 0,39% à 2 840 yens, mais Nissan a accéléré de 1,78% à 799 yens. Les grands gagnantes du jour ont été les compagnies d'électricité, rassérénées par la victoire du PLD pro-nucléaire qui envisage de relancer des réacteurs nippons suspendus depuis l'accident de Fukushima (nord-est). La gérante de la centrale accidentée, Tokyo Electric Power, s'est envolée de 32,89%, à 202 yens, et son homologue de la région d'Osaka (ouest), Kansai Electric Power, a bondi de 17,64% à 920 yens.