Le géant russe Gazprom a assuré cette semaine que son projet d'exploitation de l'immense gisement gazier de Chtokman, dans l'Arctique, continuait d'avancer, alors que des rumeurs d'abandon courent depuis plusieurs mois. Gazprom poursuit la réalisation de son projet d'exploitation du gisement de Chtokman, indique le groupe public dans un communiqué, dans lequel il fait un point détaillé sur les démarches administratives entreprises. L'accord initial entre les trois partenaires, Gazprom (51%), le norvégien Statoil (24%) et le français Total (25%), a expiré le 30 juin sans que les trois groupes aient trouvé un terrain d'entente sur le cadre technologique et financier entourant le développement futur du gisement. Pendant l'été, une source au sein de Gazprom avait indiqué que les partenaires du projet avaient reporté le projet sine die, estimant qu'il était trop coûteux pour l'heure. Total avait démenti ces informations, reconnaissant cependant que le projet avait un coût élevé. Statoil, de son côté, a formellement rendu sa part dans le consortium Shtokman Development, l'accord ayant expiré. Gazprom a expliqué que les travaux de prospection dans le cadre des deuxième et troisième phases du projet se situaient actuellement à un stade final. La documentation destinée aux autorités russes, en cours de rédaction, doit être transmise au gouvernement en 2013, a-t-il précisé. Le groupe a également indiqué qu'il comptait lancer en janvier l'appel d'offres pour la construction de son usine de gaz naturel liquéfié (GNL), d'une capacité prévue de 30 millions de tonnes par an. Il n'a en revanche fait aucune allusion à ses partenaires étrangers dans ce projet. Chtokman, l'un des rares gisements gaziers géants au monde à ne pas avoir encore été exploité, renferme des réserves estimées à 3 800 milliards de mètres cubes. Mais, situé en mer de Barents, au nord du cercle polaire, il est techniquement très difficile à exploiter. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait assuré fin octobre que les travaux commenceraient avant la fin 2017. En mai, Gazprom et ses partenaires ont annoncé réorienter le projet pour se concentrer sur la production de GNL. Ce biais lui ouvre de nouveaux marchés, notamment asiatiques, en plus de son réseau de gazoduc qui relie son réseau au marché européen, où la demande bat actuellement de l'aile. Début décembre, le groupe, qui dispose du monopole en Russie pour les exportations de gaz, a transporté par cargo du GNL entre la Norvège et le Japon via l'Arctique, une première.