L'Espagne devrait renouer avec la croissance économique et la création d'emplois en 2014, a estimé le chef du gouvernement Mariano Rajoy, dans un entretien au quotidien "El Mundo", publié hier. "J'ai la certitude, et ainsi le confirment tous les organismes internationaux et les rapports d'analystes, que 2014 sera une année de croissance économique et de création d'emplois", déclare-t-il. Mariano Rajoy, reste en revanche plus évasif pour 2013: "J'espère que l'année prochaine sera meilleure", avance-t-il, après avoir reconnu que l'année 2012 a été "plus difficile que prévue". La quatrième économie de la zone euro, frappée par l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, a renoué avec la récession fin 2011, moins de deux ans après en être sortie. Le gouvernement table sur un recul du PIB de 1,5% en 2012, et sur une nouvelle baisse de 0,5% en 2013. "Personnage de l'année 2012" Si le chef du gouvernement se dit déterminé à poursuivre ses réformes, il affirme en revanche vouloir revenir sur certaines mesures lorsque la situation le permettra. "A mesure que l'activité économique s'améliorera et que l'Etat percevra davantage de revenus, nous reviendrons sur certaines décisions, telles que [la hausse de] l'impôt sur les revenus". Dans l'entretien de quatre pages, Mariano Rajoy, qualifié de "personnage de l'année 2012" par "El Mundo", dément par ailleurs que son gouvernement soit en train de "démanteler l'Etat-providence". "Le pire ennemi de l'Etat-providence, c'est une dette qui te conduit à la faillite", a-t-il estimé. Le pays vient d'approuver un budget 2013 marqué par une austérité sans précédent et des économies d'un montant de 39 milliards, destinées à réduire le déficit public. Une politique de rigueur à outrance de plus en plus contestée par les économistes, perçue comme un frein à la reprise et dénoncée pour ses retombées sociales à long terme.