Le processus de sortie de crise, amorcé par le président de la République, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, depuis 1999, a permis sans conteste à l'Algérie de libérer les énergies et les compétences. La croissance a repris, se situant à 5 % en moyenne sur les cinq dernières années. Le chômage, qui affectait prés du tiers de la population active à la fin des années 90, a été considérablement réduit pour atteindre 12 %. Et dans le cadre des initiatives et des mesures engagées par le chef de l'Etat, les objectifs sociaux et économiques ont été inscrits dans une dynamique de développement national et d'ouverture sur le monde, dans un souci permanent de rétablissement de la paix et de la stabilité politique et institutionnelle. Ainsi, depuis 2001 un programme de soutien à la relance économique et de réalisation d'infrastructures socio-économiques a été mis en œuvre, mobilisant une enveloppe financière de 140 milliards de dollars, dont plus de 80 milliards de dollars pour la période quinquennale 2005/2009, créant de fait un environnement très attractif pour les investissements et pour le partenariat étranger. En matière de réconfort de la place et de l'image sur le plan international, l'Algérie est le premier pays de la région Mena à avoir entamé avec l'Institut de la Banque mondiale une collaboration liée au diagnostic de sa gouvernance. Durant les sept dernières années, cet institut vient de confirmer que l'Algérie a connu des améliorations nettes et régulières dans toutes les dimensions mesurées par les indicateurs de gouvernance. "En matière de stabilité politique et d'absence de violence, les progrès sont substantiels et statistiquement importants avec un niveau de 90 % d'intervalle de confiance entre 2002 et 2006", indique une partie du rapport "Governance Matters". Evolution des indicateurs sociaux La tendance est à l'évolution des indicateurs sociaux en Algérie, elle est globalement positive, selon les experts internationaux. Ces derniers reconnaissent que le pays enregistre des progrès significatifs, notamment dans le développement humain. L'Algérie est l'un pays qui a le plus spectaculairement réduit son taux de pauvreté grâce à l'augmentation des dépenses publiques et aux transferts sociaux. Les experts attribuent aussi ce recul apparent de la pauvreté au renchérissement des prix du pétrole, qui a permis la multiplication des projets gouvernementaux, une augmentation des niveaux de l'éducation, des taux, de fertilité moins élevés et un meilleur accès à l'eau potable et aux réseaux d'assainissement. Autre facteur positif qui est signalé, le renforcement des droits sociaux des travailleurs à travers les mesures qui ont été prises dans le cadre de la sauvegarde et de l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs salariés, notamment la valorisation du SNMG à 12 000 dinars, depuis le 1er janvier 2007, l'accroissement des salaires de la Fonction publique, l'aboutissement des négociations des conventions de branches revalorisant les salaires dans le secteur public marchand, la valorisation de certains travailleurs du secteur privé, suite aux recommandations de la tripartite, la revalorisation des pensions, allocations et rentes de sécurité sociale, ainsi que, pour la première fois, la création d'un Fonds national de réserves des retraites qui permettra de prévenir les éventuels déficits de la Caisse nationale de retraite (CNR). Dans ce même registre, le pacte économique et social, conclu en 2006 entre les partenaires sociaux et le gouvernement dans le cadre de la tripartite, est aujourd'hui un jalon significatif dans l'amélioration de la gouvernance de l'entreprise et de la gestion de l'économie nationale qui a besoin de "la conjugaison des efforts de tous pour promouvoir la production nationale et lutter contre toutes formes de déviance et les fléaux économiques, financiers et sociaux, tels que l'économie informelle, l'abus des biens sociaux, la corruption, le banditisme et autres qui prolifèrent dans l'opacité et le laisser-aller", des mots forts souvent réitérés par le chef de l'Etat dans ses discours et autres orientations à la faveur d'instaurer une paix sociale dans une économie saine. Un élément important pour garantir la paix civile. Ce renouveau et cette dynamique de reconstruction du pays accordent une place importante à l'émancipation de la femme et la confirmation de sa place dans l'édification de l'Algérie d'aujourd'hui et de demain. Le chef de l'Etat, considérant la femme algérienne comme un membre à part entière de la société, dans laquelle elle joue un rôle de premier plan, s'est dit souvent qu'il est "hors de question que nous condamnions à l'immobilité nos structures sociales et familiales". Les mutations, qui ont affecté le statut et le rôle de la femme en Algérie, sont en nettes améliorations par rapport à d'autres pays. Avec l'amélioration de l'état de santé global de la population algérienne, les femmes ont bénéficié de la priorité accordée à la protection maternelle et infantile et de la généralisation de la contraception. La mortalité maternelle a baissé de 3,2 points en pourcentage par an pour 1000 naissances vivantes et l'espérance de vie s'est accrue de près de 8 ans. Plus de 1,2 million de femmes occupent des emplois, le plus souvent qualifiés, principalement dans les secteurs de l'éducation, de la médecine, de la magistrature et des différents corps d'Etat. Certes, les femmes sont encore minoritaires dans le monde du travail. Elles ne représentent en effet que 15 % environ de la population occupée, mais leur nombre ne cesse de croître à un rythme supérieur à celui des hommes. La population occupée féminine s'est en effet accrue de 7,4 % au cours de ces dernières années, passant de 884 000 à 1,2 million. Cet accroissement est supérieur à celui des hommes qui est de 6,5 %. Les projections à l'horizon 2020 indiquent que la population active augmentera de 3 % avec un taux de 2,5 % pour les hommes et de 4,95 % pour les femmes.Dans cette perspective de hisser haut le rôle de la femme, le chef de l'Etat a donné instruction afin que l'insertion des femmes dans le monde du travail "ne doit plus se satisfaire des résultats remarquables obtenus dans le domaine de la Fonction publique qualifiée. Les Algériennes doivent également s'inscrire dans l'économie moderne qui est celle de l'entreprise performante et du savoir efficient. Il ne s'agit plus de mesurer la participation des femmes en nombre d'enseignantes ou de médecins, mais en nombre d'entrepreneuses produisant du surplus, de la richesse pour leur bien, le bien de leur famille et le bien de notre pays". Le milieu féminin enregistre dans le cadre du micro-crédit et de la micro-entreprise 5000 femmes utilisatrices des dispositifs accordés par l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes, soit 11 000 chômeuses qui ont réussi à créer leurs micro-entreprises. Le programme global de développement, s'est donné également comme priorité, la lutte en milieu rural contre l'analphabétisme qui touche encore environ un tiers des femmes des campagnes. Ce programme enregistre des résultats positifs, notamment depuis la mise en place des projets de proximité du développement rural. On note dans ce cadre la création de plus de 2000 PPDRI concernant plus de 500 000 femmes. Au regard de l'avenir et des objectifs du programme de soutien à la relance économique, l'Algérie fera encore face à des défis de son développement regroupés. Selon certains économistes, le premier défi est la gestion à long terme des recettes d'hydrocarbures en vue de réduire la vulnérabilité de l'Algérie face à la volatilité des prix du pétrole. Les perspectives de croissance future continueront à être conditionnées par l'évolution du secteur. En outre, l'impact des changements des recettes d'hydrocarbures sur le reste de l'économie sera déterminé en grande partie par l'efficacité avec laquelle l'Etat gérera ces recettes. Amélioration de l'environnement des affaires Le deuxième défi concerne l'amélioration de l'environnement des affaires et la réduction du rôle de l'Etat dans la distribution des biens et services. De par ses importantes économies, ses bonnes réalisations dans le domaine de l'éducation, ses ressources abondantes d'hydrocarbures et sa position géographique avantageuse, l'Algérie présente un grand potentiel de croissance rapide et durable même dans les secteurs hors pétroliers. Néanmoins, il faudrait un environnement favorable aux affaires pour soutenir le développement d'un secteur privé en plein essor, élément essentiel d'une stratégie en faveur d'une croissance durable et de la création d'emplois. Les éléments les plus cités parmi les principaux obstacles au développement du secteur privé, selon une enquête effectuée sur 570 entreprises, le contrôle excessif qu'exerce le secteur public sur l'activité économique, l'accès difficile à l'industrie immobilière, la difficulté à regrouper et à fournir des capitaux, de sérieuses barrières administratives ainsi qu'un accès à l'information très limité, les défauts des règlements du travail et la rareté d'une main-d'œuvre qualifiée, une infrastructure inadaptée, enfin, un système juridique inefficace. Le troisième défi concerne l'amélioration de l'accès aux services et la qualité de ceux-ci, ainsi qu'un système judiciaire qui fonctionne bien.