Le taux de chômage au Japon a baissé à 4,1% en novembre contre 4,2% en octobre, a annoncé, avant-hier, le ministère des Affaires intérieures. En novembre, on recensait 2,60 millions de chômeurs au Japon, soit 7,5% de moins qu'un an plus tôt, pour une population au travail en diminution de 0,1% à 62,97 millions d'individus. Les employés précaires effectuant peu d'heures de travail sont toutefois comptés comme ayant un emploi, ce qui réduit l'ampleur du taux de chômage affiché qui continue d'évoluer à son plus bas niveau depuis plus de trois ans. Le marché du travail s'est maintenu peu ou prou dans les mêmes conditions: on comptait en novembre 80 offres d'emplois pour 100 demandes dans l'archipel, comme en octobre, d'après des données séparées publiées par le ministère du Travail. Le marché de l'emploi au Japon avait profité en début d'année d'un regain d'activité dans le secteur automobile, dopé par un programme gouvernemental de subventions à l'achat de voitures écologiques, et dans celui du BTP grâce aux travaux de reconstruction rendus nécessaires par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est de l'archipel. Depuis quelques mois, l'industrie japonaise souffre toutefois du ralentissement économique mondial, notamment son secteur stratégique de l'électronique grand public. Pour relancer la machine, le nouveau gouvernement conservateur a promis de vite faire adopter un budget de relance de quelque 100 milliards d'euros, afin de faire conduire de grands travaux d'infrastructure, entre autres. Le chômage avait atteint un record de 5,7% au Japon pendant la récession de 2008-2009, avant de reculer. La production industrielle baisse de 1,7% en novembre sur un mois La production industrielle a rechuté en novembre au Japon sur fond de déflation persistante, confirmant l'ampleur de la tâche du nouveau gouvernement conservateur qui promet de relancer la croissance. En novembre, la production industrielle s'est repliée de 1,7% sur un mois, freinée par une fabrication moindre de téléphones portables et de pièces détachées pour automobiles, a annoncé, avant-hier, le ministère de l'Industrie (Meti). Sur un an, l'ampleur du repli atteint 5,8%, les manufacturiers nippons faisant face à une conjoncture mondiale morose et à la vigueur du yen qui réduit la compétitivité à l'étranger des biens "made in Japan". Ils sont aussi victimes de la déflation lancinante dans l'archipel. Le rythme de la baisse des prix est certes resté très faible en novembre, à 0,1% sur un an, hors produits périssables, mais en excluant aussi les tarifs de l'énergie, ils ont tout de même reculé de 0,5%, a expliqué le ministère des Affaires intérieures. Les factures d'électricité ont en effet encore nettement augmenté (+4,8% en moyenne), les compagnies japonaises élevant leurs prix pour compenser les surcoûts liés à la suspension de la quasi-totalité des réacteurs nucléaires du pays, près de deux ans après l'accident de Fukushima. Mais les prix des produits électroménagers et de l'électronique grand public ont continué de se tasser ou de carrément dévisser dans le cas des réfrigérateurs (-25,9%) ou des ordinateurs portables (-14%). Cette déflation incite les clients à reporter leurs achats en espérant bénéficier plus tard de meilleurs tarifs, ce qui réduit d'autant la consommation des ménages, stagnante en novembre (+0,2%) malgré un surcroît de dépenses en télécommunications, frais de transport et vêtements. Le nouveau gouvernement conservateur entré en fonction mercredi, dirigé par Shinzo Abe, juge la déflation comme l'une des principales entraves à l'activité au Japon et jure d'y mettre un terme rapidement en renforçant la pression sur la Banque du Japon (BoJ). Pour combattre la déflation, la BoJ maintient déjà son principal taux directeur à un niveau quasi nul et abonde-le marché de liquidités via des rachats d'actifs divers, dont des obligations d'Etat, et des prêts aux banques qui s'engagent à fournir de l'argent aux entreprises et aux ménages. Mais le nouveau pouvoir juge ces actions insuffisantes et exige de l'institut d'émission qu'il fasse davantage et élève dès janvier de 1% à 2% son objectif d'inflation. Avant-hier, le puissant ministre des Finances, Taro Aso, a rencontré le gouverneur de la BoJ, Masaaki Shirakawa pour s'assurer que le message avait été compris, selon les médias nippons. La rhétorique des conservateurs a semble-t-il suffisamment impressionné les investisseurs pour entraîner ces dernières semaines un net repli le yen. Avant-hier, le dollar cotait autour de 86,50 yens, au plus haut depuis août 2010 face à la devise nippone, et l'euro valait quelque 114,50 yens, son niveau le plus élevé depuis un an et demi. Hormis cette dimension monétaire, la droite prévoit de concocter un premier budget de relance de quelque 100 milliards d'euros dans les semaines à venir. Ces fonds, financés par des emprunts, devraient notamment servir à accélérer la reconstruction du nord-est dévasté par le tsunami du 11 mars 2011 et à remettre en état des routes, tunnels et autres infrastructures publiques vieillissantes. En attendant, les industriels entrevoient déjà une éclaircie, prévoyant un rebond de leur production de 6,7% en décembre et de 2,4% en janvier sur un mois, d'après le Meti. Malgré la récession dans laquelle a replongé le Japon cet automne, le taux de chômage officiel reste par ailleurs à un niveau très bas, 4,1% en novembre, même légèrement inférieur à celui du mois précédent. Les prix à la consommation reculent de 0,1% en novembre sur un an Les prix à la consommation au Japon, hors produits périssables, ont reculé de 0,1% en novembre sur un an, à cause du repli des tarifs de l'électroménager et de l'électronique, a annoncé, avant-hier, le ministère des Affaires intérieures. Le Japon reste en déflation, un phénomène de baisse des prix qu'il subit depuis près de quatre ans et qui décourage l'investissement des entreprises et affaiblit la consommation des ménages. Le rythme du repli avait atteint jusqu'à 2,4% sur un an en août 2009. En excluant non seulement l'alimentation, mais aussi l'énergie, les prix à la consommation ont reculé de 0,5% en novembre par rapport à ceux du même mois de 2011, a précisé le ministère. Les tarifs de l'électricité ont en effet fortement augmenté (+4,8%), les compagnies japonaises élevant leurs prix pour compenser les pertes liées à la suspension de leurs centrales nucléaires, près de deux ans après l'accident de Fukushima. Les tarifs du gaz (+2,5%) et du kérosène (+3,4%) ont aussi grimpé. Mais les prix ont en revanche continué de chuter pour de nombreux produits de l'électroménager et de l'électronique grand public, comme les réfrigérateurs (-25,9%), les machines à laver sèche-linges (-14,9%), les appareils photo (-15%) et les ordinateurs portables (-14%). L'indice des prix à la consommation dans la région de Tokyo, considéré comme un indicateur avancé de l'évolution des prix dans le reste du Japon, a régressé de son côté de 0,6% en décembre sur un an, hors produits périssables, a précisé le ministère. La déflation constitue l'une des principales entraves à la croissance de la troisième puissance économique mondiale, qui vient de sombrer de nouveau en récession. Pour tenter de la contrer, la Banque du Japon (BoJ) maintient son principal taux directeur à un niveau quasi nul et abonde le marché de liquidités via des rachats d'actifs divers, dont des obligations d'Etat, et des prêts aux banques qui s'engagent à fournir de l'argent aux entreprises et aux ménages. La BoJ visait le retour d'une inflation d'environ 1% mais le nouveau gouvernement conservateur, dirigé par Shinzo Abe, exige d'elle qu'elle relève dès janvier cet objectif de hausse des prix à 2%, et qu'elle fasse davantage pour clore la déflation au plus vite. M. Abe, a menacé de revoir la loi d'indépendance de la BoJ si elle n'obtempérait pas. La consommation des ménages progresse de 0,2% en novembre sur un an La consommation des ménages au Japon a légèrement progressé de 0,2% en novembre sur un an, tirée par une hausse des dépenses dans les télécommunications et les transports publics, a annoncé, avant-hier, le ministère des Affaires intérieures. Les Japonais ont dépensé 4,6% de plus pour leurs communications, 13,6% de plus dans les transports publics et ont payé 3% de plus en moyenne pour la maintenance de leur véhicule. Ils ont aussi acheté davantage de vêtements (+4,8%) et sont allés davantage à l'hôtel (+28,9%). Les familles ont en revanche compressé leur budget alimentaire (-0,7%), tandis que le montant moyen versé en loyer s'est effrité (-14,1%), une situation difficile dans l'immobilier obligeant les propriétaires à demander moins pour trouver des locataires de leur logement vide. En termes nominaux, c'est à dire sans tenir compte de l'évolution des prix, les ménages ont dépensé 0,1% de plus, a précisé le ministère dans un communiqué. Les dépenses de consommation des ménages salariés, qui représentent environ 60% du total, ont augmenté de 1,8% en termes réels sur la même période. Toujours en novembre et par rapport au même mois de l'an passé, le revenu moyen des ménages salariés s'est élevé de 2,1%, à 432 681 yens (3.750 euros). Après avoir grimpé vigoureusement en début d'année grâce au versement de subventions gouvernementales pour l'achat de véhicules "écologiques", la consommation des ménages tend à stagner ces derniers mois, privant la croissance d'un moteur important. La troisième puissance économique mondiale a rechuté en récession au troisième trimestre 2012. Les ventes de détail grimpent de 1,3% en novembre sur un an Les ventes de détails au Japon ont grimpé de 1,3% en novembre sur un an, tirées par les secteurs des vêtements et de l'alimentation, a annoncé, avant-hier, le ministère du Commerce. Elles ont tendance à progresser, bien qu'en dents de scie, depuis plus d'un an. En novembre, les vêtements et chaussures ont été davantage écoulés (+4,4% sur un an), tout comme les produits alimentaires (+1,1%), les carburants (+1,9%) et les cosmétiques (+0,8%). Les ventes de véhicules motorisés ont en revanche continué de s'effriter (-0,7%). Elles avaient fortement progressé de la fin 2011 à août 2012, portées par des subventions publiques pour l'achat de voitures peu gourmandes en énergie. Ce programme gouvernemental terminé, les affaires du secteur se portent moins bien. Les produits électroménagers et électroniques ont aussi moins trouvé preneurs (-0,4%), bien que dans des proportions moindres que les mois précédents. Tous secteurs confondus, les ventes dans les grandes surfaces, qui représentent environ 15% du total, ont progressé de 0,9%, à périmètre constant, leur première hausse depuis le mois de mars, a précisé dans un communiqué le Meti. La croissance japonaise s'était appuyée sur une consommation solide en début d'année pour décoller, mais le retour des clients à plus de prudence a contribué à replonger la troisième puissance économique mondiale au troisième trimestre 2012.