Les prix de gros sur le marché intérieur au Japon ont baissé de 1,3% en juin sur un an, accentuant un recul amorcé depuis le mois d'avril sur fond d'arrêt de la hausse des prix de l'énergie, a annoncé, hier, la Banque du Japon (BoJ). Ces tarifs ont augmenté à rythme modéré entre la mi-2010 et le début 2012 mais sont repartis depuis à la baisse. En juin, les cours du pétrole et du charbon, qui avaient dopé la hausse des tarifs de gros pendant des mois, se sont affaissés de 3,6% sur un an, tandis que ceux des métaux non-ferreux ont chuté de 10,4% et ceux du fer et de l'acier de 6,8%. Les prix des équipements pour l'information et la communication se sont aussi réduits (-9,9%), comme ceux des machines électriques (-2,4%), des composants électroniques (-4,4%) et des matériels de transport (-1,4%). Calculés dans les devises stipulées par les contrats, les prix de gros à l'importation ont dévissé de 1,6% en juin par rapport à ceux du même mois de 2011, et de 3,1% calculés en yens. A l'export, ils se sont effrités de 2,3% en devise contractuelle et de 4,3% en monnaie japonaise. L'écart d'évolution entre les prix en devise contractuelle et ceux calculés en yens s'explique par la flambée du yen. Nombre d'investisseurs réfugient des fonds dans la monnaie japonaise, considérée comme "sûre", pour les protéger des vicissitudes de la crise financière européenne et des incertitudes de la croissance planétaire. La troisième puissance économique mondiale reste officiellement en déflation depuis plus de trois ans, les prix au détail continuant de souffrir d'un écart entre l'offre et la demande. Ce phénomène pernicieux décourage l'investissement des entreprises et affaiblit la consommation des ménages incités à patienter en espérant de nouveaux reculs des tarifs. La BoJ mène depuis des années une politique monétaire accommodante destinée à faciliter la circulation de l'argent, à encourager l'activité et à permettre une hausse modérée des prix. Elle considère qu'une inflation de 1% serait de nature à favoriser l'économie sans risquer la surchauffe. La banque centrale estime que les prix à la consommation, hors produits périssables, pourrait s'élever de 0,3% lors de l'année budgétaire d'avril 2012 à mars 2013 et de 0,7% en 2013-2014.