Les cours du pétrole ont fini la séance en léger recul, avant-hier, à New York, les investisseurs restant prudents face à des chiffres mitigés sur les stocks de brut aux Etats-Unis et aux incertitudes persistantes sur les négociations budgétaires à Washington. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février a perdu 7 cents, pour s'établir à 90,80 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a clôturé à 110,62 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 18 cents par rapport à la clôture de la veille. Le marché, qui avait pourtant débuté dans le vert, s'est replié après la publication du rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE), retardée de deux jours en raison des fêtes. Les autorités américaines ont bien fait état d'une diminution de 600 000 barils des stocks américains de brut sur la semaine achevée le 21 décembre, ce qui pourrait être de bon augure pour la demande de pétrole. Mais cette baisse est trois fois moins importante que le recul de 1,9 million de barils attendu par les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires. Outre cette déception, les réserves de produits raffinés n'étaient pas pour rassurer les investisseurs sur la vigueur de la consommation énergétique américaine: selon le DoE, les réserves d'essence ont grimpé de 3,8 millions de barils la semaine dernière (presque 10 fois plus que prévu), et les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés au début de période hivernale, ont enregistré un bond inattendu de 2,4 millions de barils. Tout en digérant ces chiffres, les investisseurs ont continué à surveiller l'avancée des négociations à Washington sur le budget des Etats-Unis. Le président américain Barack Obama devait rencontrer en fin d'après-midi les chefs de file du Congrès pour tenter d'éviter in extremis une cure d'austérité radicale à partir du 1er janvier, qui pourrait fragiliser l'économie encore chancelante du pays et peser sur la demande énergétique des Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut. Les désaccords semblent encore persister mais les cours de l'or noir restent relativement résistants face au repli marqué des places boursières, a souligné Olivier Jakob, analyste de Petromatrix. La chute des cours a toutefois été limitée par les craintes d'un regain de tensions autour de l'Iran, important producteur de brut au Moyen-Orient, alors que l'armée a indiqué avoir engagé des exercices militaires, a souligné Bill Baruch, de iiTrader.com. En Asie, les cours du pétrole repartaient à la hausse dans les échanges matinaux avant une nouvelle rencontre au sommet à Washington entre démocrates et républicains afin de trouver avant la date-butoir du 1er janvier un accord budgétaire indispensable pour éviter une cure d'austérité. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février perdait gagnait 42 cents à 91,29 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance prenait 28 cents à 111,08 dollars.