Dans son édition du mardi 14 août, le quotidien économique français " La Tribune " a publié un portrait de l'homme d'affaires algérien qui est à la tête du groupe familial Cévital, en l'occurrence M. Issad Rebrab. Un homme, comme il le dit clairement, " guidé par la passion de créer ". À 63 ans, M. Issad Rebrab, ne s'arrête pas, il prévoit des projets plein les cartons. Pour lui, tout a commencé en 1971 avec une prise de participation de 20 % dans le capital d'une petite entreprise de construction métallique. Pendant près de trente ans, l'homme d'affaires s'investit dans le secteur et dans celui voisin, la sidérurgie. En 1998, M. Issad Rebrab se tourne vers l'agroalimentaire, un secteur jusqu'alors sous le monopole de l'Etat. Il crée ainsi le premier groupe privé Cevital et se lance sur le marché des produits alimentaires de base : comme l'huile, le sucre, la margarine, les eaux minérales. En moins de dix ans, le chiffre d'affaires du groupe, qui compte désormais plus de 25 entreprises, a été multiplié par 20, pour atteindre 1,4 milliard de dollars l'équivalent de 1 milliard d'euros en 2006. " Il faut voir grand, démarrer petit et aller vite… " Sa devise est claire " il faut voir grand, démarrer petit et aller vite ", souligne l'homme d'affaires dans cet article. Avant d'ajouter que " nous avons une croissance annuelle moyenne de 50%, nos investissements sont couverts à plus de 130% par nos fonds propres. Nous n'avons aucun découvert bancaire. " Cette année, Cevital sera transformée en holding. Désormais, M. Issad Rebrab veut faire de son groupe un conglomérat sur le modèle des géants sud-coréens. Pour y arriver, il s'est lancé dans une politique de diversification tous azimuts avec des projets gigantesques dans plusieurs secteurs : agriculture, pétrochimie, sidérurgie, aluminium, construction automobile, construction navale, électroménager et ce, en partenariat avec Samsung pour cet ultime secteur, ciment et matériaux de construction, production de verre plat, bâtiment préfabriqué, hôtellerie, grande distribution. Dans ce même portrait, il précise qu' " il y a des synergies entre ces activités. Nous voulons être présents en amont, en aval et dans la distribution pour être à l'abri des concurrents. Là où il y a un marché avec un potentiel de croissance, on investit ", affirme-t-il. L'objectif de cet industriel est d'atteindre un chiffre d'affaires de 5 milliards de dollars dès 2010, afin d'être au deuxième rang des entreprises algériennes après la firme Sonatrach. Avec plein d'initiatives le roi de l'agro-alimentaire en Algérie, M. Issad Rebrab, compte réduire à seulement 35 % la part de l'agroalimentaire et ce, dans l'activité de son groupe, en développant d'autres activités et conquérir de nouveaux marchés à l'étranger. Dans ce contexte, il a souligné au journal français que " nous ne réduirons pas l'activité agroalimentaire, au contraire, c'est un secteur qui va encore connaître une croissance soutenue, mais d'autres activités plus importantes émergeront ", explique-t-il. Apprécié par ses collaborateurs, il est connu pour sa modestie et son franc-parler. Expert comptable de formation, il n'hésite pas à montrer son savoir-faire. " Cap 2015 ", un projet qui lui tient à cœur ! Marié, père de cinq enfants, il aime le ski, le footing et le tennis. Et il ne pense pas du tout à la retraite. Bien au contraire. Son dernier projet, né au début de l'année, s'appelle " Cap 2015 ". L'homme d'affaires veut créer de toutes pièces, à l'est d'Alger, une nouvelle ville industrielle avec des usines pétrochimiques, un complexe sidérurgique, une usine d'aluminium, un port, des centrales électriques, des unités de transformation, de construction automobile et navale… Un investissement d'au moins 20 milliards de dollars. " C'est un nouveau défi. Mais c'est un projet à notre portée ", affirme Issad Rebrab. Ce projet qui lui tient à cœur et pour lequel il déploie toute son énergie ces derniers temps est sans conteste le méga projet Cap-2015. Il s'agit d'un mégacomplexe logistique, industriel et énergétique avec un port à Cap Djinet, dans la wilaya de Boumerdès, et une ville nouvelle pouvant contenir 250 000 habitants. Le tout créerait 100 000 emplois directs et un million de postes de travail indirects. 50 000 recrutements en perspective Pour ce qui est du volet emploi, l'homme d'affaires algérien prévoit de recruter plus de 50 000 candidats potentiels sur une période allant jusqu'à quatre années. De plus, le groupe Cevital a prévu, pour les candidats retenus, des stages de recyclage et de perfectionnement qui leur permettront de mieux s'adapter aux besoins de la société. Cevital a mis à la disposition des jeunes diplômés désirant intégrer son équipe, une rubrique spécial-emploi dans son site Internet pour leur faciliter la tâche. Ils devront donc envoyer leur CV en ligne. M. Rebrab a maintes fois souligné que " le groupe compte actuellement 5 500 employés et nous allons atteindre les 25 000 en 2010 ". Le groupe envisage un recrutement important allié à la mise en oeuvre d'un programme de formation à même d'apporter, selon Issad Rebrab, des réponses pertinentes aux défis posés pour le développement. Le recrutement au sein du groupe se fera avec la volonté de privilégier compétences techniques et qualités humaines. Il s'agit également de former les personnes recrutées, notamment dans le domaine de la grande distribution. Le groupe Cevital est présent dans plusieurs domaines d'activité à travers bon nombre d'unités de production, à savoir le complexe agroalimentaire de Béjaïa qui est composé de plusieurs unités de production telles la raffinerie d'huile avec une production de 570 000 tonnes par an, la margarinerie avec 180 000 tonnes produites chaque année et la raffinerie de sucre qui produit 600 000 tonnes par an ; mais aussi l'usine de panneaux préfabriqués implantée à Larbâa, qui porte sur la réalisation de logements résidentiels, de hangars industriels, de centres commerciaux, d'établissements scolaires et sportifs, d'hôpitaux, de complexes touristiques et de parkings. Aujourd'hui, pour élargir davantage son champ de production, M. Issad Rebrab s'intéresse à un secteur attractif et très prometteur et qui nécessite des investisseurs potentiels. En effet, l'homme d'affaires algérien s'engage à investir dans le secteur du tourisme en prévoyant la réalisation de complexes touristiques. Le premier sera implanté dans une région encore vierge en termes d'infrastructures touristiques, à savoir la ville de Cherchell dans la wilaya de Tipasa. Il s'agit donc de construire un grand complexe touristique, dont la réalisation nécessitera une enveloppe financière de l'ordre de 70 millions de dollars. Le choix porté sur la ville de Cherchell n'est pas fortuit étant donné que cette région est une zone touristique par excellence mais qui, malheureusement, n'abrite pas d'infrastructures touristiques de qualité. En outre, le groupe envisage de réaliser un second complexe touristique en Kabylie, plus précisément à Souk El Tnine à Béjaïa. Ce projet coûtera également la somme de 70 millions de dollars. Ledit projet comporte la réalisation d'un hôtel, d'une station thermale et autres commodités. A l'issue de leur réalisation, ces projets seront confiés à la location ou la gestion des opérateurs intéressés. A noter que le groupe Cevital est la première entreprise privée à capitaux algériens, son chiffre d'affaires est estimé à 1, 4 milliard de dollars, ce qui démontre que le groupe est en très bonne santé financière. Il prévoit aussi d'investir près de 2,3 milliards de dollars d'ici 2010 mais aussi d'exporter pour plus de 1,5 milliard de dollars de produits hors hydrocarbures.