Malgré la correction enregistrée par les marchés financiers et les craintes pour la croissance mondiale, le baril de pétrole se négociait, hier matin, en hausse. Le Brent s'adjugeait 42 cents tout près des 71dollars tandis que le WTI était en hausse de 44 cents à 72,82 dollars. Pour cause, l'arrivée des tempêtes dans le golfe du Mexique où une tempête tropicale est en formation. Dean, c'est le nom de la tempête en cause, présente un risque de transformation en ouragan qui pourrait se concrétiser d'ici la fin de semaine, causant des perturbations de la production dans cette région. Dean s'est parallèlement formée dans l'océan Atlantique à mi-chemin entre l'Afrique et les Caraïbes, mardi, et les météorologues craignent qu'elle ne devienne le premier ouragan de 2007. Les groupes pétroliers présents dans le golfe du Mexique qui fournit environ un tiers de la production américaine de pétrole et de gaz, surveillent de près la situation, à l'exemple de Shell qui a fermé des capacités de cinq millions de mètres cubes de gaz par jour dans le golfe du Mexique et a commencé à évacuer le personnel non essentiel en raison de cette dépression tropicale, la cinquième de l'année. Les investisseurs craignent qu'elle n'endommage les installations pétrolières du golfe du Mexique si sa trajectoire venait à l'amener dans cette direction. Les courtiers gardent, en effet, à l'esprit les conséquences, en termes de prix, des ouragans Katrina et Rita à l'été 2005. La dévastation de nombreuses plates-formes pétrolières et autres raffineries sur la côte américaine avait alors propulsé les cours au-dessus des 70 dollars le baril pour la première fois de leur histoire. "Le marché pétrolier est passé des inquiétudes sur la tourmente financière aux craintes entourant une (...) tempête tropicale", a indiqué Phil Flynn, analyste chez Alaron Trading. "Une tempête qui ralentirait le processus de raffinage et de production ne serait pas bienvenue", a-t-il averti. Par ailleurs, le marché attendait hier les chiffres hebdomadaires des stocks américains. Les analystes prévoyaient en moyenne un recul de 2,3 millions de barils des stocks de brut sur la semaine au 10 août. Les produits distillés, de plus en plus surveillés dans la perspective de l'hiver, étaient attendus en hausse de 1,2 million de barils, alors que les réserves d'essence devaient avoir baissé de 900 000 barils. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a averti mardi que le ralentissement de l'économie américaine et les retombées de la crise des crédits immobiliers à risque (subprime) pourraient entraîner une baisse de la demande pour le pétrole pendant le restant de 2007. Mais beaucoup d'analystes restent haussiers du fait du bas niveau général des stocks dans les pays consommateurs, de la poursuite d'une croissance robuste pour le moment et de la production jugée décevante des pays non Opep. "On s'attend à une période de consolidation saisonnière pour les cours du brut, avec un possible point bas de l'ordre de 65 dollars (voire plus) pour le WTI d'ici le début septembre au plus tard", déclare Martin King, analyste chez First Energy Capital.