Les contrats à terme sur le pétrole brut se sont légèrement redressés hier par rapport à leurs points bas sur un mois, à la faveur d'un rebond des marchés d'actions européens. L'humeur des investisseurs sur le marché pétrolier reste néanmoins assombrie par les incertitudes entourant l'évolution de la demande mondiale d'or noir. Le redressement des marchés d'actions et le fléchissement du dollar ont permis aux contrats à terme sur le pétrole brut de repasser en territoire positif, mais leur avancée reste très modeste. Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars gagnait 47 cents à 73,30 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres. A la même heure, le baril de "brut léger texan" (WTI) pour la même échéance reprenait 20 cents à 74,74 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Dans les échanges électroniques en Asie, le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars perdait 7 cents à 74,47 dollars le baril, tandis que celui du Brent de la mer du Nord, à échéance identique, gagnait 7 cents à 72,90 dollars. Après deux semaines de baisse, ayant cumulé quelque 10 dollars de pertes, le marché du pétrole reprenait son souffle. Durant le week-end, les cours ont atteint leurs niveaux les plus bas depuis la mi-décembre, tombant jusqu'à 72,17 dollars à Londres et 74,11 dollars à New York. Les prix de l'or noir ont ainsi cédé la totalité de leurs gains enregistrés en tout début d'année, essentiellement grâce à une vague de froid. Ils sont ainsi revenus dans la fourchette des 70-75 dollars, où ils avaient passé les trois derniers mois de l'année 2009. "Les prix sont retombés dans une fourchette maintenant familière", remarque Paul Horsnell, analyste chez Barclays Capital. Alors que les cours devraient sans peine défendre leurs niveaux actuels, ils devraient en revanche peiner à progresser au premier trimestre, avant de s'établir à des niveaux moyens plus élevés au deuxième semestre, juge-t-il. "Le marché devrait commencer à se stabiliser, et les échanges devraient être plus calmes au mois de février. Pour le moment, les prix ne devraient pas descendre beaucoup plus bas, et un passage sous le seuil de 72 ou 71 dollars semble peu probable", abonde Andrey Kryuchenkov, analyste du fonds VTB Capital. Les cours du pétrole avaient terminé la semaine en forte baisse vendredi, sous l'impact d'un triple choc: les chiffres du département américain de l'Energie, qui avaient révélé la persistance d'une faible consommation de carburants chez le premier consommateur mondial; des déclarations suggérant que la Chine pourrait s'engager dans une politique monétaire plus stricte, soulevant des inquiétudes sur sa demande de pétrole; la crainte enfin qu'un renforcement des règles bancaires, souhaité par le président américain Barack Obama, n'affecte les échanges pétroliers."Les acteurs du marché ont eu à digérer des données montrant une faible consommation aux Etats-Unis, les plans (du président américain Barack) Obama pour renforcer les règles bancaires, et enfin les intentions de la Chine de resserrer leur politique monétaire pour calmer une croissance débridée", résumaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.