Le contrat de juillet sur le pétrole brut coté au Nymex se retrouve sous pression après la publication de rapports faisant état de réserves record à Cushing, dans l'Oklahoma, où le WTI est stocké. Les inquiétudes suscitées par les réserves excédentaires à Cushing ont fait tomber le contrat sur le WTI pour livraison en juillet environ 50 cents en deçà de son équivalent européen, qui continue de gagner du terrain. A 13h01, le contrat de juillet sur le Brent coté à l'ICE de Londres s'adjugeait 10 cents, à 75,39 dollars le baril, tandis que sur le Nymex, le contrat sur le WTI abandonnait 57 cents, à 74,91 dollars le baril. Les réserves de brut à Cushing ont atteint le niveau record de 40 millions de barils lors de la semaine s'étant terminée le 8 juin, notent des opérateurs, qui citent des estimations publiées par Genscape, site d'information sur les marchés de l'énergie. Le contrat de juillet sur le Brent consolide quant à lui ses gains de la semaine écoulée et évolue légèrement au-dessus de son cours d'ouverture de vendredi dernier, avant que le rapport décevant sur l'emploi salarié hors secteur agricole aux Etats-Unis déclenche un fort mouvement de vente. Cette semaine, les prix ont été soutenus par les chiffres favorables de la croissance chinoise et ils conservent leurs gains vendredi, parallèlement à la performance positive des marchés d'actions mondiaux et au léger rebond de l'euro face au dollar. Aussi, les cours du brut étaient orientés à la baisse hier dans les échanges électroniques en Asie, au lendemain d'une troisième séance consécutive de hausse à new York, selon des courtiers.* Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" pour livraison en juillet cédait 32 cents à 75,16 dollars, tandis que le Brent de la mer du Nord, à échéance identique, reculait de 31 cents à 74,98 dollars. "Il semble également y avoir de la prudence sur le marché face aux chiffres de la production industrielle chinoise moins bons qu'attendu", en hausse de 16,5% en mai, mais moins forte que les 17,8% de hausse du mois précédent, selon Serene Lim, analyste à l'ANZ Bank. Jeudi, les prix du pétrole ont enchaîné une troisième séance consécutive de hausse jeudi à New York, le baril se hissant à plus de 75 dollars, dans un marché soutenu par les bons chiffres des exportations chinoises et de la demande attendue par l'AIE. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juillet a terminé à 75,48 dollars, en progression de 1,10 dollar par rapport à mercredi. A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 1,02 dollar à 75,29 dollars. Notons que du fait de la récession économique, la consommation de carburants fossiles et notamment de pétrole a fortement diminué en 2009, enregistrant le déclin le plus important depuis 1982, d'après des données publiées par BP. La consommation mondiale de pétrole a diminué de 1,2 millions de barils par jour en 2009, la diminution la plus importante jamais enregistrée depuis 1982. Cependant, la consommation de pétrole pourrait augmenter cette année du fait de la demande importante des pays émergents, d'après ce que la compagnie britannique BP a déclaré mercredi. La récession économique a fait décroître la consommation de pétrole pour la deuxième année consécutive et l'utilisation de carburants fossiles pour la première fois depuis 1982, d'après ce qu'a indiqué BP dans sa Revue Statistique annuelle de l'Energie Mondiale. " Le lien fort qui existe entre l'énergie et l'économie mondiale s'affirme de lui-même " a déclaré Christof Ruehl, directeur économique de BP. " La demande mondiale de pétrole ne diminue plus… et semble être sur le chemin de la croissance en 2010 " a-t-il ajouté. Christof Ruehl a ajouté que la croissance de la demande continuerait en Asie, tandis que la demande des pays développés a déjà atteint un pic. " Toute la croissance de la demande provient de la Chine, de l'Arabie Saoudite et de l'Inde " a-t-il déclaré, tandis que la demande des pays de l'OCDE a atteint son niveau le plus bas depuis 1995. " La demande de l'OCDE a enregistré un pic et ne devrait plus revenir au niveau de 2005 " a-t-il déclaré. Mercredi, un baril de pétrole valait 74 dollars soit plus du double de ce qu'il valait en décembre 2008 (32 dollars). Les prix du pétrole brut ont augmenté plus rapidement que ceux des autres carburants principalement à cause d'une réduction de la production mise en place par l'OPEP (Organisation des Pays exportateurs de Pétrole) fin 2008. D'un autre côté, la production des pays extérieurs à l'OPEP a augmenté, avec une contribution importante du Golfe du Mexique. Dans l'ensemble, la production mondiale de pétrole a diminué l'année dernière de manière plus significative que la consommation, de 2,6%, ce qui est également le déclin le plus important enregistré depuis 1982, d'après BP. Les réserves de pétrole au niveau mondial ont augmenté de 700 millions de barils par rapport à 2008. Les réserves de gaz ont également augmenté tandis que la production a chuté de 2,1%, premier déclin jamais enregistré jusqu'alors d'après BP. La production de gaz naturel a diminué de plus de 74 milliards de mètre cube en Russie, tandis que la production américaine augmentait pour la troisième année consécutive. La Russie a également enregistré une diminution très importante de sa consommation de gaz.