Les prix du pétrole poursuivaient leur hausse, avant-hier, en fin d'échanges européens, dans un marché aidé par un accès de faiblesse du dollar et revigoré par une forte hausse de l'excédent commercial en Chine en 2012, de bon augure pour l'économie du deuxième consommateur mondial de brut. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 112,37 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 61 cents par rapport à la clôture de la veille. Vers la mi-séance, il s'était hissé à 113,29 dollars, un sommet depuis la mi-octobre. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 1,02 dollar, à 94,12 dollars, après avoir atteint plus tôt, avant-hier, 94,70 dollars, son plus haut niveau depuis le 19 septembre. "Dopé par une forte hausse des exportations, le bond de l'excédent commercial chinois" en décembre, selon des chiffres officiels dévoilés avant-hier, "a revigoré le moral des investisseurs et a conforté leur appétit pour les actifs risqués, dont les matières premières", soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden. Les opérateurs scrutent habituellement les chiffres du commerce extérieur chinois en quête d'indice sur la santé économique du géant asiatique. Or, les exportations de la Chine ont enregistré une hausse de 14,1% sur un an le mois dernier pour atteindre le montant record de 199,2 milliards de dollars, tandis que ses importations de pétrole brut se sont élevées en décembre à 5,6 millions de barils par jour, en progression de 8% par rapport à décembre 2011. "Ces statistiques confirment l'importante reprise de l'économie" du pays entamée ces derniers mois, commentaient les experts du cabinet JBC Energy, notant que "les chiffres des exportations dépassent de très loin les prévisions des analystes" et que "les chiffres des importations de brut" étaient "en ligne" avec les indicateurs signalant la reprise de l'activité économique du pays. De plus, les prix du brut étaient aidés par un net affaiblissement du billet vert, face à un euro soutenu par les bons résultats d'émissions obligataires en Espagne et en Italie, mais aussi par les commentaires jugés encourageants du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi après un statu quo de l'institution sur son taux d'intérêt. Un affaiblissement du dollar tend à rendre plus attractifs les achats d'or noir, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs détenteurs d'autres devises. "Il semble donc que la confiance des investisseurs fait son retour sur les marchés du pétrole, et ce en dépit des statistiques très décevantes" sur les stocks pétroliers américains publiées la veille, poursuivait Mme Sokou. Le Département américain de l'Energie (DoE) avait fait état la veille d'une augmentation de 1,3 million de barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 4 janvier, ainsi que de hausses massives des stocks d'essence (+7,4 millions de barils) et des réserves de produits distillés, qui incluent le gazole et le fioul de chauffage (+6,8 millions de barils). Cependant, de telles hausses "ne sont pas inhabituelles pour cette époque de l'année", les raffineurs ayant accéléré la cadence fin 2012 afin de réduire au maximum leurs stocks de brut avant la fin de leur exercice comptable annuel, rappelaient les analystes de Commerzbank. En Asie, les cours du pétrole étaient mitigés après la hausse des stocks de brut aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir, et les prévisions optimistes du géant de l'aluminium Alcoa, jugées de bon augure pour l'économie américaine. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février gagnait 9 cents, à 93,19 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance lâchait 9 cents, à 111,67 dollars.