Afin d'accompagner le projet d'usine automobiles du constructeur français Renault à Oued Tlélat à Oran, près de cinquante sous-traitants nationaux ont été identifiés, a indiqué un responsable du secteur à Alger. "Cela fait une année que nous travaillons avec la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et les experts de Renault pour identifier ces sous-traitants potentiels qui seront sélectionnés pour la fourniture des composants et des pièces de rechange automobiles", a précisé Bachir Dehimi, président du directoire de la Société de gestion des participations équipements industriels et agricoles (Equipag). Il soulignera à cet effet que l'objectif est de développer un réseau de sous-traitance national non seulement sur le site de l'usine mais également à travers tout le territoire national. Qualifiant cette filière industrielle de véritable enjeu pour l'industrie automobile en Algérie, M. Dehimi a laissé entendre que l'encouragement de l'émergence de cette activité permettra de couvrir les besoins en pièces détachées pour les véhicules particuliers ainsi que tous les engins roulants. Ainsi, les PME qui seront retenues seront appelées à fabriquer notamment des composants électriques, du vitrage, les pièces en plastique, les batteries, les lignes d'échappement et des radiateurs ainsi que toutes les pièces en caoutchouc, la boulonnerie, les peintures et la visserie. Ce partenariat industriel se veut sans conteste une excellente opportunité pour la SNVI, qui lui permettra d'acquérir un savoir-faire dans la fabrication de véhicules particuliers outre sa spécialité dans les véhicules industriels, a souligné le P-DG de cette entreprise publique, à savoir, Hamoud Tazerouti. S'agissant de l'entreprise mixte algéro-française ''Renault Algérie Production'', qui va investir dans ce projet, elle sera créée dans les tout prochains jours, selon M. Dehimi, qui a ajouté que la première voiture sortira des chaînes de montage de l'usine en novembre 2014. Cette société commune sera détenue à hauteur de 51% par la partie algérienne via la Société nationale des véhicules industriels (SNVI, 34%) et le Fonds national d'investissement (FNI, 17%), et à 49% par le constructeur français. Ce projet coûtera au total plusieurs centaines de millions d'euros, dont 50 millions d'euros pour la première phase qui est celle du montage des véhicules, avec un seul modèle "Symbol", jusqu'à dix modèles à terme. "Nous avons étalé l'investissement en fonction des différentes étapes du projet. La première étape tourne autour de 50 millions d'euros d'investissements, les étapes suivantes tournent autour de plusieurs centaines de millions d'euros", a déclaré Arnaud Jaeger, directeur adjoint du programme de la gamme ''Entry'' de Renault. Interrogé sur l'exclusivité de trois ans obtenue par Renault sur le marché algérien, M. Jaeger a précisé qu'il s'agissait bien d'une "exclusivité de production et non commerciale", affirmant que le démarrage d'une telle industrie n'a pas besoin d'une concurrence. Avec une capacité initiale de production de 25.000 véhicules par an, la future usine Renault pourra produire dans une deuxième étape 75.000 voitures/an à l'horizon 2019-2020 avec l'intégration de nouveaux métiers de tôlerie, de peinture et d'emboutissage, une phase "importante", selon M. Dehimi. Pour ce qui est des retombées positives de ce projet, il permettra la création lors du démarrage de l'usine de 500 emplois et 10.000 autres à terme. La ressource humaine algérienne bénéficiera également du transfert du savoir-faire des experts français de Renault, classé 3ème constructeur automobile au niveau mondial (groupe Renault-Nissan), a-t-il encore précisé. Enfin, M.Hassan Haddad, DG du FNI, a rappelé les domaines d'intervention de ce fonds à travers des prises de participation dans huit portefeuilles notamment dans les secteurs de l'industrie, des finances, des TIC, de l'agriculture et du transport.